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Edito du Père Charles Honoré du 7 avril 2020

Edito du Père Charles Honoré du 7 avril 2020

Chers paroissiens,

Nous voici à quelques jours de Pâques, c’est l’ultime semaine pour se préparer à recevoir le mystère de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Christ, le mystère de notre salut et finalement le mystère de notre avenir.

Nous avons eu tout le temps du carême, si particulier cette année, pour vivre intensément ce temps de conversion et de mise à disponibilité du Seigneur. Nous avons essayé de lui ouvrir notre cœur et de nous libérer pour découvrir sa volonté et la mettre en pratique. Un Carême pour aimer, c’était le thème proposé en début de carême.

Aimer Dieu, aimer les autres suppose d’avoir le désir de progresser dans cet amour. Et nous savons bien que cela passe nécessairement par le pardon, la miséricorde, la reconnaissance de nos fautes. Et habituellement quelques jours avant Pâques, il y a les cérémonies pénitentielles et autres possibilités plus nombreuses de recevoir le sacrement de réconciliation, de se confesser. Cette année, nous en sommes privés à cause du confinement et parce qu’il est difficile de recevoir les personnes de manière individuelle en toute discrétion et dans le strict respect des mesures sanitaires.

Et pourtant : reconnaître ses fautes, s’engager à n’y plus revenir et aller réparer nos fautes, demander le pardon et le recevoir, cela est si nécessaire et tellement indispensable pour notre vie. Dans l’attente du retour à une situation normale et de la possibilité offerte à tous et toutes de pouvoir se confesser, je vous invite à relire avec attention le courrier que notre évêque nous a envoyé le 27 mars 2020 à la suite des instructions données par la congrégation pour le culte divin et les sacrements à Rome. Avant cela le 20 mars notre Saint-Père François avait longuement évoqué la question à la fois à l’audience générale et dans son homélie de la messe quotidienne à sainte Marthe.

Je ne vais pas reprendre mot à mot ce que le Saint-Père François et notre évêque nous ont écrit. Je vous laisse méditer personnellement ces textes si forts et si précieux. Ils sont à disposition sur notre site « paroissedigne.fr » dans l’onglet : « Les messages de Mgr Nault pendant la pandémie du coronavirus »

Pour les mettre en pratique dans notre paroisse, et conscient que la confession est depuis toujours un acte si fondamental et essentiel de la vie chrétienne, je veux simplement vous proposer, le Vendredi Saint prochain, 10 avril, juste avant le chemin de croix de 15 h, un acte pénitentiel commun, chacun dans son lieu de confinement, en vue d’une confession de désir qui sera suivie dès que possible d’une confession sacramentelle dans les conditions habituelles.

Chacun est donc invité personnellement, dans sa maison, chez lui, à prendre un temps de prière pénitentiel particulier. Je propose le modèle ci-dessous, puisé à la fois dans les textes du Saint Père François et de notre évêque, dans le catéchisme de l’Eglise Catholique (n°1451/1452) et le rituel du sacrement de la pénitence et de la réconciliation.  Il s’agit de mettre en œuvre, chacun personnellement les actes du pénitent lors du sacrement de réconciliation. Prenons le temps de vivre personnellement cette petite célébration, avec les étapes suivantes :

  1. La contrition qui désigne l’attitude de la personne qui reconnaît avoir mal agi, regrette d’avoir blessé l’amour des autres et de Dieu. Cette attitude conduit à vouloir changer sa manière de penser et de vivre, et à réparer les dommages causés aux autres et à soi-même. Dans un premier temps chacun se présente personnellement à Dieu en regrettant sincèrement ses péchés, en lui montrant que non seulement il les regrette, mais qu’aussi ces fautes lui répugnent et mettent la tristesse dans son âme.
  2. L’aveu ou confession de ses péchés. Après un sérieux examen de conscience, chacun présente à Dieu ses péchés avec la ferme résolution de ne plus pécher à l’avenir.
  3. L’expression concrète du repentir. Chacun dit une prière de repentir en formulant un acte contrition. Et chacun confesse dans la foi que cette contrition provient de l’amour de Dieu aimé plus que tout. C’est l’action de grâce.
  4. La « satisfaction » ou pénitence, acte symbolique (prière, bonne œuvre), habituellement proposé par le prêtre et accepté par le pénitent, par lequel ce dernier manifeste sa volonté de réparer, d’une certaine manière, l’offense ou la peine faite à Dieu par le péché. Chacun prend l’engagement de recourir dès que possible à la confession sacramentelle pour les péchés graves.  Suivant « une tradition doctrinale et une pratique désormais séculaires », il convient « de continuer à considérer comme très important le recours au sacrement de pénitence même pour les seuls péchés véniels, et à y éduquer les fidèles » (Saint Jean-Paul II, exhortation apostolique Réconciliation et pénitence, n° 32). Et en signe de conversion et de pénitence, chacun accomplit et médite le chemin de croix du vendredi saint (si possible en union avec celui de la paroisse).

Il s’agit bien d’une démarche personnelle qui nous engage profondément dans l’attente de pouvoir recourir à la confession sacramentelle. En même temps, il s’agit vraiment d’une démarche communautaire : nous nous soutenons et nous prions les uns pour les autres dans ce désir de conversion, dans cette prière où nous implorons le pardon de Dieu, dans ce désir de progresser dans Son amour et l’amour des autres. Chacun personnellement et aussi toute la communauté paroissiale nous pourrons accueillir beaucoup mieux la grâce de Pâques et elle pourra porter en nous de grands fruits.

Que cet acte personnel et communautaire de pénitence nous remplisse d’une grande joie : joie de l’enfant prodigue qui revient vers son père, joie du pécheur accueilli par Dieu, joie de celui qui s’avance vers la lumière, joie de celui qui contemple davantage la miséricorde et l’amour de Dieu, joie de celui qui se sait réconcilié.

Belle et sainte montée vers Pâques. Bon courage à chacune et à chacun.

Père Charles HONORE

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