Association Saint Benoît-Joseph Labre
L’historique
L’an 1982 frappe le départ de l’aventure, les premiers sans abris se présentent au presbytère. Le Curé de la paroisse des Sieyes n’écoutant que son bon cœur les accueille dans les salles de catéchisme.
À l’automne 1986 quatre amis dévoués élaborent le projet, un peu fou à l’époque, d’accueillir les sans-abris sous l’égide de la création d’une association.
Le 6 janvier 1987, l’Association Saint Benoit Labre est fondée. Monsieur RADREAUX Jean-François est élu Président.
Le 17 janvier 1987 paraissent les statuts au Journal Officiel. L’association Saint Benoit Labre est officiellement reconnue.
Premières réalisations
1988, à la suite de maintes recherches d’un lieu d’accueil, après de successives pétitions rejetant le monde de la rue, enfin l’installation se concrétise au 15 rue Mère de Dieu où, contrairement à l’habitude, le voisinage ne manifeste aucun ressentiment. Qu’espérer de plus que de s’installer dans la rue portant un si merveilleux Nom ?!
Les premiers locaux sont composés d’une chambre de 3 lits équipée de sanitaires – 1 cuisine – 1 chambre pour la permanence. Une surveillance est mise en place jour et nuit. Le gîte et le couvert sont gratuits. Les repas sont cuisinés par les membres fondateurs et quelques bénévoles. La durée du séjour est accordée nuit après nuit et se mérite par un comportement calme et respectueux. En cas de troubles graves c’est le renvoi immédiat. L’entretien des locaux communs et la vaisselle sont assurés par les hébergés eux-mêmes.
Chaque hébergé vient et repart avec son histoire. Un vécu souvent triste, quelques fois étonnant, voire effrayant, et souvent chargé d’espoir malgré une grande détresse. Un hébergé de grande réputation a séjourné dans les murs de l’association : un Chef cuisinier du célèbre Hôtel Georges V à Paris (par suite du décès de son épouse, il a tout abandonné et est parti à l’aventure).
1989, au vu des besoins, l’agrandissement se fait à petit pas, l’association dispose de 4 chambres et 12 lits. A ces besoins s’ajoute celui de prospecter en vue d’obtenir des subventions destinées à améliorer les installations.
Début 1990 une opportunité se fait jour, l’Hôpital de Digne nous offre, chaque soir, le reliquat des repas non distribués. De nouvelles demandes se font pressantes et c’est la distribution de colis alimentaires pour des personnes en grande précarité qui disposent malgré tout d’un logement… les fins de mois deviennent difficiles ! Tout cela se réalise grâce aussi à la générosité, le soutien moral et parfois religieux de nombreuses personnes.
Désirant une petite chapelle, un bienfaiteur (anonyme) a pris en charge la totalité des travaux pour transformer une étable en lieu de prière. C’est ainsi qu’une habitante très âgée nous apprend qu’en cet endroit précis, sur un petit socle, se trouvait une statue de la Très Sainte Vierge.
1991, la demande d’hébergement est grandissante. Des travaux sont réalisés pour aménager le grenier en deux chambres séparées… tout fut financé par le propriétaire des lieux qui de plus ne demande aucun loyer. C’est maintenant 7 chambres qui sont disponibles, soit 20 lits.
1992, la hausse des demandes est toujours plus conséquente, c’est ainsi que (fait totalement nouveau) pour la première fois un jeune couple, avec un bébé de 3 mois, se présente et sollicite un abri. Leur venue tient de l’Assistante Sociale de la Gare St Lazare à Paris qui a demandé de le recevoir. Qui lui a donné nos coordonnées ? Comment a-t-elle appris notre existence ? Ce fait s’est déroulé la semaine précédant Noël !!!
1993, emmène de plus en plus de femmes seules, et avec enfants. C’est aussi l’année où des Sœurs de la Charité cherchent à servir auprès de femmes en difficulté. La Provinciale de la Congrégation, impressionnée par notre type d’accueil, décide de créer un accueil pour ces femmes. L’ouverture d’un foyer d’accueil pour femmes est concrétisée… La Meyronnette est née, l’ouverture des portes se fait en 1995.
En décembre de cette même année, un article paru dans l’hebdomadaire de Famille Chrétienne sur l’association amène de nombreux adhérents.
Devant le nombre sans cesse grandissant d’hébergés les charges de travail elles aussi augmentent. L’embauche de personnel est nécessaire. Dans un souci de réinsertion c’est parmi les hébergés que se fait l’embauche.
1996, c’est maintenant des papas avec enfants qui frappent à la porte. S’ouvre alors 2 studios.
1997, parti de 3 lits, l’association est passée à 30 lits.
1998, le foyer de la Meyronnette est de plus en plus souvent complet, c’est le temps douloureux des refus par manque de places.
Un cuisinier est embauché.
C’est aussi l’arrivée des Frères de Saint Jean de Dieu, et c’est aussi à ce moment précis que deux appartements superposés sont à la vente, au N° 23. L’association obtient une subvention de l’État pour l’acquisition. Mais des travaux étaient nécessaires pour mettre en place l’accueil des Frères. Une donatrice, désireuse d’aider les plus pauvres ou ceux qui les servent, fit un leg. La somme correspondait exactement au devis des travaux à réaliser.
L’association prend une ampleur conséquente tant en personnes accueillies qu’en moyens matériels et en personnel.
Une demande de Reconnaissance d’Utilité Publique est déposée.
Mars 1999, la communauté des Frères prend forme. Les religieux se partagent l’accueil et l’animation du Foyer.
Un bâtiment au N° 21 est acquis. Après de gros travaux cela abouti à un projet d’aménagement, avec au rez-de-chaussée, un atelier et la chaufferie ; au premier niveau la cuisine et la salle à manger ; au 2è niveau le bureau et les archives.
Une extension est réalisée aussi à la Meyronnette : construction et aménagement d’un bâtiment de 250 m2, soit 4 chambres supplémentaires.
21 Février 2001, Grâce à l’appui d’élus du Département et de la Région qui ont voulu garder l’anonymat, l’association est reconnue d’Utilité Publique,
Décembre, le propriétaire des lieux (15, 17 et 19 Mère de Dieu) fait don de l’ensemble immobilier à l’Association.
2018
Depuis de nombreuses années, l’association récupère meubles, literie, ustensiles de cuisine, vaisselle, etc. qui sont offerts aux personnes qui quittent le Foyer pour s’installer dans un logement.
Ainsi, depuis 1986 jusqu’à ce jour de septembre 2018, l’Association n’a eu de cesse de s’accroître, et malheureusement aussi s’accompagnant de plus en plus de malheureux sans abri. Aujourd’hui les populations accueillies ne sont plus les mêmes, l’association est de plus en plus sollicitée par des demandeurs d’asile et de migrants de nationalités très variées.
Les structures de l’association, c’est-à-dire les Foyers Saint Benoit Labre et la Meyronnette, comptent 57 lits ouverts à l’année.
Plus de 20 000 repas ont été assurés rien que pour l’année 2017.
6 000 colis alimentaires ont été offerts à une population de plus en plus en situation de précarité, n’ayant bientôt plus que les subsides nécessaires pour régler leur loyer et leurs factures.
Le personnel est composé de 11 salariés ; les Président, vice-Président et 2 Secrétaires sont des bénévoles.
Au printemps 2018, l’Association fonctionne en 24/24 heures et 7/7 jours
Tous les locaux, les personnels dévoués et les bénévoles, les acteurs sociaux, la Banque Alimentaire et la Société MONTEL, offrent un cadre adapté à un accueil et un soutien de qualité pour les personnes qui sollicitent les services de l’Association Saint Benoit-Joseph Labre.
Ses statuts
Article 1 : l’Association a pour but l’accueil de personnes sans-abri, à qui elle porte en particulier une aide alimentaire, un hébergement 24/24 heures et un secours moral.
Article 2 : Les moyens d’action de l’Association sont la gestion de foyers destinés à l’accueil d’urgence de personnes sans-abri.
La mission qu’elle se donne
L’Association Saint Benoit Labre a une orientation à caractère humaniste. Elle s’adresse à des personnes sans-abri, en rupture de la société, à des personnes fragilisées et en grande difficulté. Elle reconnaît à chacun sa dignité et respecte les personnes. De là, découle ses objectifs qui sont d’aider ces personnes en grande difficulté à retrouver ou à acquérir leur dignité, leur autonomie, un logement, et, ainsi reprendre leur place dans la société en les accompagnant à construire et à mener à terme un projet personnel.
La gestion
Les deux structures, que sont le foyer Saint Benoit Labre et le foyer de la Meyronnette, mettent gratuitement à la disposition des personnes sans-abri le gîte et le couvert ; aux personnes en grande difficulté des colis alimentaires ; à ceux qui s’installent dans un nouveau logement le nécessaire pour se meubler et reprendre un nouveau départ.
Responsables
Marcel CIOSI, Président.
Jean François RADREAUX, Président d’honneur
15 rue Mère de Dieu 04000 Digne-les-Bains