Skip to content Skip to main navigation Skip to footer

Tous les jours, une méditation d’un prêtre ou diacre du diocèse…

Mercredi 16 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jean le Baptiste appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? » Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir. Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu :
les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »

Commentaire du Père Gotlieb

Jean-Baptiste du fond de sa prison envoie deux de ses disciples demander à Jésus : es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?

Jean-Baptiste avait prêché un baptême de pénitence invitant à la conversion pour accueillir celui dont il n’était que le précurseur. Un jour voyant Jésus venir vers lui, il avait dit à ses disciples : voici l’agneau de Dieu. La prédication de Jean-Baptiste était rude, exigeante : voici que la cognée est à la racine des arbres…. Jean-Baptiste savait au fond de lui-même que Jésus était le messie. Mais comme Marie et Joseph au temple de Jérusalem, le mystère de Jésus lui demeurait obscur. Sans doute attendait-il une manifestation éclatante, foudroyante du messie venant faire œuvre de justice et peut-être apporter la libération politique du pays. Aussi, il se pose des questions sur Jésus et son action. Jésus ne va pas aller tout à fait dans le sens de Jean-Baptiste mais il va  manifester la tendresse miséricordieuse de Dieu par ses actes. Il vient au-devant des aveugles, des boiteux, des lépreux, des sourds, des morts, des pauvres. Jésus se présente comme le messie annoncé par Isaïe, ce messie qui est Dieu et le seul sauveur de tous les hommes. Jésus libère tous ces gens qui vivent à la périphérie, comme le dit le pape Francois, faisant écho au cardinal Balthasar, ces gens qui ne sont pas considérés, ni aimés. Il vient leur donner l’espérance. Il ne vient pas châtier mais libérer, pardonner, guérir et donner la vie en abondance la vie éternelle de Dieu.

21 siècles après la première venue de Jésus le messie toujours présent parmi nous et qui reviendra à la fin des temps, nous sommes peut-être tentés de nous demander : est-ce vraiment lui le sauveur du monde ? En effet le monde dans son ensemble est dominé par l’injustice, le mensonge, la violence, la haine, le matérialisme effréné, l’amour de l’argent, la consommation, le mépris de la vie humaine. Le monde tient encore grâce à Dieu et à ceux qui croient à l’amour. S’il nous arrive de nous poser la question de Jean-Baptiste, il existe une seule réponse celle de Pierre dans st Jean : à qui irions-nous Seigneur tu as les paroles de la vie éternelle ? Si le mal est grand, profond et augmente de jour en jour on serait tenté de céder au pessimisme et au découragement. Il n’en est rien, au contraire, car le mal qui nous entoure et qui est aussi en nous est une invitation à l’espérance. En effet st Paul nous a dit dans l’épître aux romains : là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

Rendons grâce à Dieu, ne nous contentons pas de pensées, de mots, et de discours, mais agissons en disciples missionnaires à la suite du Christ pour aller vers les petits, les humbles, les méprisés de notre terre. Jésus veut s’approcher d’eux à travers nous, car il est avec nous jusqu’à la fin des temps.

  1. Gotlieb

 


Mardi 15 décembre 2020

Commentaire du Père Joseph Nkongolo

Bien-aimés dans le Seigneur ;                                                                                                                                                         Nous voici Mardi de la troisième semaine de l’avent.                                                                                                                  Les jours avancent et la fête approche.                                                                                                                                            Que les trois bougies illuminent nos cœurs et nous préparent à accueillir le verbe de Dieu.                                     Nous méditons aujourd’hui sur l’évangile de Matthieu 21,28-32.

 

Jésus, se trouvant à la fin de son ministère public, pouvait se permettre une sorte d’évaluation, ou même un certain jugement sur les attitudes de ses différents interlocuteurs parmi lesquels : les prêtres, les anciens du peuple, les publicains et même les prostituées.

Pour prononcer son jugement, Jésus se sert d’une parabole et place devant ses interlocuteurs l’image de fils ainé et celle du cadet. Par les attitudes qu’il attribue à l’un et l’autre de deux fils, Jésus énonce son critère de jugement, à savoir : ‘’L’enfant qui dit non à son père, puis s’exécute, vaut mieux que celui qui dit oui, mais n’obéit pas’’ car, l’homme digne de ce nom se juge à ses actes, et non à ses intentions qui, du restes, sont changeantes.

Et selon ce critère, dit Jésus aux prêtres et aux anciens du peuple, ‘’les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu’’. L’emploi du temps présent, par Jésus, précise que : Dès aujourd’hui, par leur repentir, ces publicains et prostituées incarnent à votre place le peuple nouveau que Dieu fera éclore en royaume éternel.

Découvrons, entre les lignes, que la parole de Dieu est la semence du Royaume, et le cœur de l’homme, une terre appelée à accueillir cette semence pour la faire fructifier en vie éternelle. Apprenons, en vérité, que la foi est une adhésion de cœur qui nous change, nous rend dynamique et nous ouvre à vivre personnellement l’expérience de la rencontre. En effet, croire, c’est vivre dans l’imitation de Jésus.

Que la grâce nous soit donnée de la part de Dieu notre Père.

 

Joseph NKONGOLO                                                                                                                                                               Secteur paroissial d’Oraison


Lundi 14 décembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon Saint-Matthieu Mt21,23-27

En ce temps-là, Jésus était entré dans le Temple, et, pendant qu’il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui et demandèrent : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua : « À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela : Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va nous dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?” Si nous disons : “Des hommes”, nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. » Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Il leur dit à son tour : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela.

Commentaire du Père Norbert Gnama

<< Il n’y a de pire aveugle que celui qui refuse de voir >>, dit un adage.

Dieu est Dieu et rien ni au ciel ni sur terre ni sous la mer ne saurait se comparer à lui. Il est au-dessus de tout, Tout-Puissant, omnipotent, omniscient, éternellement souverain. Il jouit et agit en toute  autonomie dans sa transcendance et dans son immanence. Il a tout crée et tout soumis à son Fils, bien-aimé, Jésus christ ,son image invisible, et à qui il a donné aussi tout pouvoir ; << Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre >> (Mt28,16-20).

Jésus accomplit donc la volonté de son Père dans tous ses actes ,parce que le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il doit faire. Et parce que le Fils aime le Père qu’il ne fait pas sa volonté mais la volonté de Celui qui l’a envoyé (Jn6,38).

Ainsi, la vie de Jésus, sa manière d’agir exceptionnelle, ses miracles époustouflants, ses prises de paroles éloquentes, la manière intelligente et astucieuse de répondre aux questions pièges, faisaient de lui un homme en qui habitait, certainement,  toute la plénitude de la  divinité. Ses activités désarmaient et déconcertaient  ses interlocuteurs si bien qu’ils étaient , finalement, jaloux de son succès, de sa renommée et de son rayonnement . << On était tellement  frappé par sa doctrine; car il enseignait comme ayant toute autorité, et non pas comme les scribes >> (Mc1,22).,qu’on en revenait pas tout simplement. Alors les Grands Prêtres et les anciens ,rongés par l’envie et la haine tentent d’anéantir ce Jésus, cet homme aux qualités humaines et spirituelles éblouissantes. Ils lui posent une question insidieuse ,à laquelle Jésus répond subtilement en les revoyant à l’évidence de ce qui est évident. On ne demande pas au soleil par quelle autorité, il éclaire la planète terre! C’est dans sa nature même  de diffuser les rayons de lumière et de chaleur indispensables à la vie sur terre. Inutile de chercher de midi à quatorze heure d’où viendrait l’autorité de Jésus. Elle est dans son être même.

Pour entrevoir l’autorité convaincante  de Jésus, il faut tout simplement avoir la foi, c’est-à-dire accepter que son autorité vient de lui-même. Autrement si elle est conçue et perçue comme venant d’un homme politique ou religieux ,ce serait une sorte d’humanisme sous forme de religion.

Armons nous de foi pour accueillir, en ce temps de l’Avent, Jésus qui vient <<Maranatha>> faire chemin avec tous ses frères et soeurs en humanité. IL vient parcourir le chemin des personnes frappées par la pauvreté, atteintes par les déceptions, les échecs, les souffrances ,les maladies, les doutes et toutes sortes de questions vitales. IL vient faire corps avec  tous ceux et celles qui sont laissés pour compte et qui le désirent.

C’est en cela que consiste la Bonne Nouvelle de Noël, Dieu avec nous, Emmanuel, dans toutes nos situations de joie comme de peine.

Chacun ou chacune est alors invité à se faire proche de l’autre pour vivre la fraternité universelle et donner sens à noël.<<Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde>>(Mt5,7). Partout où vivent les hommes et les femmes l’Eglise est invitée à les rejoindre pour leur apporter le Christ, la joie de l’Evangile. C’est ça NOEL.

P. Norbert Gnama.


Dimanche 13 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ?nIl faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.

Commentaire du père Paul Marie de Mauroy

En ce troisième dimanche du temps de l’Avent, l’Eglise nous invite à nous réjouir et pour nous y aider, nous donne cet Evangile de St Jean. Jean annonce solennellement Jean Baptiste comme témoin de la Lumière et que voyons-nous?

Jean Baptiste commence par répondre trois fois négativement à ceux qui lui sont envoyés pour l’interroger, ce qui n’est pas très éclairant. L’unique réponse positive est une citation du prophète Isaïe, donc rien de nouveau. Cependant la prophétie d’Isaïe est en train de se réaliser, ce qui est énorme et qui devrait être source de joie. Enfin Jean Baptiste donne un témoignage prophétique, qui selon St Jean est un témoignage à la Lumière, en annonçant celui qui vient après lui mais qui est plus grand que lui.

A la première demande, Jean Baptiste a répondu: ‘Je ne suis pas le Messie’ alors qu’on lui demandait qui il était. Jean Baptiste a donc compris qu’on le soupçonnait d’être le Messie (à cause de la vie exceptionnellement sainte qu’il menait au désert). La Bonne Nouvelle est que le Messie qu’ils attendent est beaucoup plus grand que ce qu’ils pensent puisqu’ils ont cru que c’était peut-être lui, le Messie, et lui ne baptise que dans l’eau et n’est pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.

N’est-ce pas là le témoignage à la Lumière de Jean Baptiste, un témoignage qui est toujours vrai et éclairant encore pour nous aujourd’hui? Celui que nous attendons est infiniment plus grand que ce que nous pouvons penser. Notre joie nait bien de ce que le bien que nous désirons est beaucoup plus grand que ce que nous pouvons penser et donc comblera nos attentes plus que ce que nous pouvons penser et désirer. Alléluia!

Père Paul Marie de MAUROY


Samedi 12 décembre 2020

Notre-Dame de Guadaloupé

Voici les mots que l’histoire rapporte, tels que Marie les a dits à Juan Diego : « Je souhaite vivement qu’une petite maison soit construite pour montrer mon fils et le donner à tous les hommes qui feront appel à moi ».

Question : est-ce une maison pour adorer Marie comme si elle était une déesse ? Réponse : Elle dit elle-même ce qu’est cette « petite maison », ce temple, qu’elle appelle le sien, pour ? Le but est unique : « montrer  mon fils. Un prédicateur qui veut faire entendre la parole de Dieu demande un microphone; Marie, qui veut nous montrer les grâces bénies et les enseignements admirables de son Fils, demande une maison. C’est une femme de la maison et elle veut nous recevoir comme si nous étions dans sa maison pour nous donner ses trésors.

En cette période de préparation de la Nativité, le discours le plus éloquent de Marie est celui qu’elle a prononcé aux bergers, la grande nuit, d’un seul geste. Elle n’a rien dit. Les yeux pleins de larmes et un beau sourire sur les lèvres, elle a tendu les bras aux bergers et aux mages dans leurs moments respectifs, avec l’enfant dans les bras qu’elle leur a donné.

Elle a simplement donné le Sauveur. Elle s’éclipse dans le silence pour contempler dans la plus parfaite des prières contemplatives, unie à Saint Joseph. Tous deux n’ont rien dit aux bergers, pas même qu’il était le Sauveur ; son geste était simple « ILS L’ONT DONNÉ ». Et sa présence a suffi à leur faire comprendre l’inexplicable mystère : « Ils comprenaient et adoraient le Tout-Puissant, réduit à l’apparence d’une créature fragile ».

Père Hébert TRUJILLO


Vendredi 11 décembre 2020

Méditation  sur l’évangile selon St Matthieu (Mt 11,16-19) du Père Urbain Rakotosoa

« Mais la Sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait ».
La Sagesse de Dieu embrasse toute l’histoire, celle de l’humanité et celle de la création toute entière. Le livre des Proverbes l’exprime merveilleusement : « Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, (…) Quand il établissait les cieux, j’étais là, (…) quand il imposait à la mer ses limites, (…) quand il établissait les fondements de la terre. (…) Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes » (Pr.8, 22-31).
Jésus, Sagesse éternelle du Père, a toujours trouvé ses délices dans l’accueil des tout-petits : les pauvres, les pécheurs, les marginalisés de son époque. Il a toujours cherché à faire émerger en l’homme ce qu’il a de meilleur : sa capacité d’aimer, sa dignité d’enfant de Dieu. Il n’a jamais cédé à la toute-puissance de la condamnation, au contraire, il a toujours été le miroir de l’amour, de la miséricorde et de la compassion, prenant la place du condamné pour déverser sur tous les hommes, du haut de sa croix, la vie en abondance. Mais l’Amour n’est pas toujours aimé et reconnu, l’Amour est quelquefois suspecté voire mis à mort par nos jugements lapidaires : « C’est un glouton, un ivrogne ! ». Ce sont là des paroles qui évacuent les autres de notre espace bien étriqué de confort et de suffisance.
Alors, cette parole nous arrive aujourd’hui comme une invitation à accueillir la main tendue de l’imprévu de Dieu : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine ». Toute rencontre ne cache-t-elle pas la richesse de la co-naissance ? Naître avec l’autre, dans la richesse de la différence et de la complémentarité ? Toute rencontre n’est-elle pas le lieu possible de la Visitation ? En fin de compte, la Sagesse peut nous frayer un chemin dans n’importe quelle situation de notre vie. Laissons-nous inspirer par cette belle prière de Madeleine Delbrel : « Seigneur, faites-nous vivre notre vie, non comme un jeu d’échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile, non comme un théorème qui nous casse la tête, mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, comme un bal, comme une danse, entre les bras de votre grâce, dans la musique universelle de l’amour. Seigneur, venez nous inviter ».
P. Urbain Rakotosoa, Couvent St Jean de Matha, Faucon de Barcelonnette


Jeudi 10 décembre 2020

Évangile selon saint Matthieu : 11, 11-15 

En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés
d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus
petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiste
jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en
emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez
bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il
entende ! »

Commentaire du Père Jean-Pierre Njoli

L’évangile d’aujourd’hui nous parle surtout de Jean le Baptiste, le précurseur,
celui qui est venu préparer la venue de Jésus. Jésus parle de lui à la foule. Que lui
dit-il à son sujet ?
« Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que
Jean le Baptiste » Jésus fait ainsi l’éloge de cet homme qui domine la scène avant
la venue de Jésus.
Les évangiles nous le présentent comme un ascète qui vit dans la solitude au
désert. Son vêtement ressemble à celui du prophète Elie. Sa nourriture est faite
des produits naturels. Mais Jean est un prophète. Il a été l’homme charnière qui a
fait prendre à l’humanité le grand tournant : il a montré Jésus, il s’est effacé devant
lui, il lui a donné tous les disciples qui s’étaient d’abord attachés à lui. Jean est
aussi un homme courageux : il n’a pas eu peur de parler, même aux rois, pour
dénoncer leur inconduite. Ce qui lui a valu la prison. Enfin Jean a été surtout le
plus grand dans l’Ancien Testament. Mais Jésus dit aussi de lui que « le plus petit
du Nouveau Testament est plus grand que lui ».
Disons-le, Jean est resté au seuil du nouveau monde que Jésus est venu instaurer.
Ce nouveau monde, c’est le royaume de Dieu. Il n’y est pas entré à cause de la
méchanceté d’Hérode qui l’a fait décapiter dans sa prison.
Mais après sa mort, Jésus entre en scène. Il nous appelle à sa suite. Ceux qui
répondent à son appel, reçoivent le baptême et font leur entrée dans ce royaume.
Désormais notre dignité fait de nous des enfants de Dieu remplis de sa grâce. Un
tel privilège ne doit pas nous faire oublier que ce royaume de Dieu ne se construit
pas dans la facilité. Jésus nous le rappelle : « le royaume des Cieux subit la
violence, et des violents cherchent à s’en emparer ». Oui, les forces du mal sont
actives. Elles veulent s’opposer à ce que Dieu règne. Elles veulent arrêter Jésus et
l’empêcher de faire son travail de Messie.
Jean Baptiste a invité ses disciples au combat, leur donnant l’exemple d’une vie
dure et ascétique. On ne bâtit pas le royaume dans la facilité, la mollesse et le
laisser-aller. À l’heure de la covid-19 qui nous impose des renoncements et en
cette deuxième semaine de l’Avent, préparons nos coeurs et nos vies à accueillir
le Messie : mieux aimer, mieux prier, mieux servir. Tel devrait être notre
engagement aujourd’hui.
Père Jean-Pierre Njoli


Mercredi 9 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Commentaire de Frère Matthieu

Il n’y a que dans l’intimité de l’amour que nous pouvons recevoir et accueillir une confidence…

C’est véritablement un secret que le Maître a soif de communiquer personnellement à chacun d’entre nous, tant Il sait dans son amour de compassion, que le coeur de l’homme est compliqué et malade !

A l’écoute de ce passage, il semblerait que de souffrir sous le poids du fardeau nous constitue membre de la communauté de ceux qui peinent (un dénominateur commun universel) et devrait nous prédisposer à cette intimité dans laquelle le Christ-Sauveur veut nous introduire pour nous permettre de goûter le repos qu’Il promet de nous procurer.

Refuser le poids du fardeau, rechigner, regimber, nous enfermerait immanquablement dans la révolte, dans ce cycle infernal des plaintes que nous connaissons bien tant il s’impose à notre nature blessée depuis la chute du péché des origines. Quel drame serait-ce de plonger dans l’isolement du repli sur soi qui nous fermerait l’accès au vrai bonheur ! Nous resterions alors paradoxalement membres de cette communauté de ceux qui peinent comme à Bézatha mais, privés du remède divin, nous peinerions toujours plus douloureusement avec ce lancinant sentiment d’injustice toujours croissant qui façonne subrepticement en nous une indécrottable identité de victimes…

L’Adversaire, l’Antique Serpent, raffole de nous voir glisser sur cette pente. Le pécheur, dans la peine des souffrances de la vallée de larmes, au lieu de s’amender et de grimper l’échelle de l’humilité, se laisse si facilement séduire par le fait de se plaindre. Cherchant alors à se justifier et à se déculpabiliser, il risque dangereusement de devenir avec le Démon, l’accusateur de ses frères !

Il y a hélas des victimes, l’église se dépense à leur service avec une sollicitude toujours plus explicite mais n’oublions jamais que la seule victime innocente, la seule victime absolue, parfaite d’amour, c’est l’Agneau sans tache, le Verbe fait chair expressément pour cela, la victime de propitiation que nous nous préparons à accueillir à Noël : l’Emmanuel et que nous célébrons dans la divine liturgie de la messe.

Ecoutant l’invitation du Maître, le disciple perspicace, alors qu’il serait tenté par réflexe de fuir le fardeau, choisi sous le souffle du don de conseil, de prendre à bras le corps le joug du Christ, d’accepter pour l’amour de Dieu que s’achève en lui ce qu’il manque à la passion de Notre Seigneur. A la suite du disciple que Jésus aimait, il connaîtra alors le repos sur le Coeur doux et humble du Maître où il lui sera donné – oh merveille ! – l’accès à la connaissance contemplative des mystères divins. Une connaissance dans la grâce sanctifiante, une connaissance opérative, régénératrice, qui guérit et vivifie. Fortifié et fidèle à Jésus crucifié, il se retrouvera immanquablement au pied de la Croix et y recevra de la surabondance de l’amour divin, Marie, la Mère de tous ceux qui peinent, la Consolatrice des affligés.

Chacun de nous est invité à saisir la croix, à ne plus la lâcher, à s’y agripper dans et pour l’amour du Seigneur. C’est dans cette posture mortifiante, que par pure miséricorde, il nous sera donné de trouver le vrai repos, celui d’une âme guérie ; de connaître dans la résonance de la réciprocité de l’amitié, la douceur et l’humilité du Coeur de Jésus ; de recevoir Marie comme Mère et de vivre intimement des mystères du salut dans l’esprit des béatitudes évangéliques.

C’est un secret ! Non pas tant d’en avoir connaissance mais d’en vivre ! De goûter au plus intime de notre âme, les effets de la miséricordieuse bonté d’un Dieu qui guérit les coeurs ! D’expérimenter vitalement que le joug du Christ est facile à porter et son fardeau léger.

Veuille la Vierge-Marie que nous avons fêtée hier dans son mystère d’Immaculée Conception, nous y enfanter !

Ave crux, spes unica !

 

Frère Matthieu

 


Mardi 8 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »  Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

Commentaire d’Yves d’Orval

« Je vous salue Marie, pleine de grâce … »Cette prière mariale que nous récitons bien souvent reprend les mots que l’ange Gabriel adressait à Marie dans le passage de l’évangile choisi pour cette solennité de la Conception immaculée de Marie. Pas tout à fait cependant : saint Luc utilise un mot grec qui se traduit par « réjouis-toi ». Revient alors à notre mémoire l’oracle du prophète Sophonie qui a fait l’objet d’un cantique que nous avons souvent chanté : « … fille de Sion, réjouis-toi… ris de tout ton cœur… le Seigneur est au milieu de toi « (So 3, 14-15). Cette joie est bien la conséquence de la présence du Sauveur autrefois à Jérusalem mais aujourd’hui celle de Jésus dans le sein de Marie. C’est le premier instant de la Bonne nouvelle qui va dès lors se propager avec la joie qu’elle entraine à travers le temps et l’espace. Marie va se mettre en route rapidement pour rejoindre sa cousine Elisabeth et. l’enfant qu’elle porte (Jean le Baptiste) tressaille d’allégresse en elle en entendant sa salutation (Lc 1, 41). Dans la nuit de Noël les bergers reçoivent le message de l’ange : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple » (Lc 2, 10). Jésus va parcourir nos chemins, choisir des disciples, les instruire, et alors que son arrestation va devenir imminente il leur dit : « … vous serez affligés mais votre affliction tournera en joie » (Jn 16, 20) et en effet, au soir de la Résurrection « En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie« (Jn 20,20). Depuis l’Église se doit de vivre dans la joie.

Mais revenons au récit de l’annonciation faite à Marie : alors que les termes de la salutation de l’ange sont exprimés au présent, ceux de l’annonciation le sont au futur. En effet, il faut attendre le « oui » de Marie qui apprenant le comment « L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1, 37) peut alors répondre avec toute sa foi « Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ». Dieu ne veux rien faire sans nous, il fait appel à notre collaboration. Ayant reçu l’acceptation de Marie « l’ange la quitta »(Lc 1, 27). À elle de se mettre en route et c’est ce qu’elle fit et même rapidement (Lc 1, 39)

Si Dieu attendait le « oui » de Marie pour accomplir son œuvre, il attend aussi notre « oui » à nous aujourd’hui pour poursuivre et pour continuer à répandre la joie de son salut dans le cœur de tous les hommes nos frères. Mettons-nous en route rapidement…

Yves d’Orval


Lundi 7 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour que Jésus enseignait, il y avait dans l’assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons. Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. » Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner :
« Qui est-il celui-là ? Il dit des blasphèmes ! Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Mais Jésus, saisissant leurs pensées, leur répondit : « Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? Qu’est-ce qui est le plus facile ?
Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”, ou dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé –
je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. » À l’instant même, celui-ci se releva devant eux,
il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu.
Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient :
« Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »

Commentaire d’un moine

Le Seigneur va venir, Il « Advient ». Isaïe nous annonce sa venue : « Il vient, Lui-même, et va nous sauver ».

Et Luc nous présente ce grand malade, ce paralysé, si faible qu’il a besoin de l’aide de quatre hommes pour être présenté à Jésus. Il ne dit rien, mais toute la peine que prennent ses amis exprime son attente : Il voudrait tant pouvoir se lever. Pourrions-nous nous reconnaître en lui ? Avons-nous le même désir d’être sauvés par Jésus ? Avons-nous conscience de notre faiblesse ? On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ! Comment pourrions-nous attendre avec impatience la venue de Jésus si nous n’attendons rien de lui ?

Jésus répond à la demande même si cette demande est muette. Il répond aux demandes du paralysé. Il donne le pardon, il donne la force…

Le pardon, nous savons bien comment le demander au Seigneur. Et d’ailleurs, aujourd’hui où la taille des assemblées est limitée dans nos églises, rien ne nous empêche d’aller rencontrer un prêtre en particulier.

Mais ce n’est pas tout ; qu’allons-nous demander à Jésus ? De quelle grâce avons-nous besoin ? De quoi devons-nous être guéris ? Osons demander ! Osons dire à Jésus pourquoi nous avons besoin qu’il vienne.

Et alors ce Noël ne sera pas un Noël comme les autres parce que nous fêterons la venue du Sauveur avec une joie d’autant plus grande que nous l’aurons plus désirée.

 

un moine

 


Dimanche 6 décembre 2020

Commentaire des lectures du jour par Matej Dragoner

Dans les lectures d’aujourd’hui, nous pouvons entendre des prophètes qui nous appellent à changer nos vies pour préparer nos cœurs au Seigneur. Mon esprit et mon cœur se sont arrêtés sur le verset du psaume : « Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. »

Dieu ne nous demande pas de changer avant que nous goûtions son amour, avant que nous sentions et voyions ce qu’il a fait pour nous. Si nous ne le voyons pas, il est difficile d’être reconnaissant. Si nous ne sommes pas reconnaissants, il est difficile d’aimer. Et il le sait.

C’est pourquoi il met cette prière dans nos cœurs. C’est seulement quand nous voyons comment quelqu’un nous aime que nous puissions devenir reconnaissants.

Quand nous devenons reconnaissants, nous voulons faire quelque chose en retour, nous voulons donner en retour, nous voulons aimer.

Autrement dit, la façon la plus simple d’aimer est de reconnaître ce que quelqu’un a fait pour nous.

Parfois, dans les psaumes, l’auteur dit la même chose de deux manières différentes. C’est peut-être le cas ici : « Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. » – Si nous voyons son amour, nous acceptons son salut dans notre vie.

Qu’est-ce que Dieu a fait pour vous ? Rappelez-vous !

Trouvez quelque chose de beau que Dieu a fait pour vous. Demeurez dans ce moment-là et rendez-lui grâce.

C’est ainsi que nos cœurs se prépareront à la venue de l’Enfant.

 

Matej


Samedi 5 décembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon St Matthieu (9, 35—10, 1.5a.6-8)

En ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : «La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.» Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : «Allez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »

– Acclamons la Parole de Dieu

Commentaire du Père Jean Lumbala

«La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.»

Dans cet extrait de l’évangile, Matthieu nous présente d’abord la mission de Jésus qui enseigne le Royaume et guérit les malades; ensuite la grande mission des Douze apôtres, et cette mission est confiée à tous les baptisés. Car l’urgence missionnaire incombe à tous les baptisés «disciples-missionnaires».

Jésus a eu compassion des foules comparées aux brebis sans berger. Le troupeau dont Jésus est le Berger ressemblait à une moisson en manque d’ouvriers. La moisson du Royaume de Dieu est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux aujourd’hui comme à l’époque des Apôtres. Aux Douze Apôtres, Jésus leur demande de prier afin que ce soit le Maître qui envoie Lui-même les ouvriers dans son champ.

En ces temps difficiles, prions sans cesse comme nous invite saint Paul (cf.1 Th 5, 17), pour que Dieu envoie Lui-même les ouvriers dans notre monde d’aujourd’hui. Les Douze Apôtres ont été envoyés en mission vers les brebis perdues de la maison d’Israël pour proclamer la Bonne Nouvelle et poser des actes générateurs de vie: guérir les corps et les âmes. Nous sommes tous appelés et envoyés comme ces Douze Apôtres; nous sommes appelés, de par notre baptême, à cette même mission et à ce même zèle missionnaire envers nos frères et sœurs. Comme nous le rappelle le pape François: «Dans tous les baptisés, du premier au dernier, agit la force sanctificatrice de l’Esprit qui incite à évangéliser.» (E.G, n°119). Et si l’envoie des Douze Apôtres en mission pouvait stimuler tous les baptisés «disciples-missionnaires» à évangéliser dans nos villes et villages…

Pendant cette neuvaine de l’Immaculée Conception, demandons à la Vierge Marie d’intercéder pour nous auprès de son Fils Jésus, Lui qui a eu pitié des foules délaissées afin qu’Il suscite pour sa moisson des nombreux ouvriers, pour que soit partout proclamée sa Bonne Nouvelle et manifestée sa volonté de soulager toute détresse.

 

Père Jean LUMBALA


Vendredi 4 décembre 2020

Aveugles, nous !

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Prends pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut entré dans la maison, les aveugles s’approchèrent de lui, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils lui répondirent : « Oui, Seigneur. »Alors il leur toucha les yeux, en disant :
« Que tout se passe pour vous selon votre foi ! » Leurs yeux s’ouvrirent, et Jésus leur dit avec fermeté : « Attention! que personne ne le sache ! » Mais, une fois sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région.             Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire du Père Bernard-Marie Geffroy

Deux aveugles ! Pourquoi deux ? Pour grandir, nous avons besoin d’un vis-à-vis, c’est un premier temps. Le deuxième temps est le temps du dépassement du deux vers le trois. Pour les deux aveugles, le dépassement, le Tiers, c’est le Christ. La rencontre avec Lui les révèlera à eux-mêmes.

Pourquoi deux Testaments, le premier et le nouveau ? Les deux testaments se répondent, sont en dialogue mais il manque le dépassement. Pour le dépassement des deux Testaments, c’est la mission de l’Esprit Saint qui nous explique tout et nous donne de voir.  Le troisième testament c’est nos vies en accord avec la révélation et éclairées par L’Esprit Saint, avec notre collaboration et notre consentement.

Ces deux aveugles sont-ils aveugles jusque dans leur vie intérieure ? Bien sûr que non. Tout ira vite avec Jésus. Pour que soient révélées toutes leurs richesses intérieures, il manquait cette rencontre décisive qui va mettre en lumière ce qu’ils sont réellement : des êtres capables de foi, c’est-à-dire de vivre de leur vie intérieure profonde, là où naît la foi, là où l’Esprit Saint agit en eux.

Quels sont nos lieux d’aveuglement ? Quels sont les lieux où manque la « claire-voyance » dans notre propre vie ? Comment Jésus réalise les œuvres de Dieu en nous ? Comment nous regarde-t-il ? Peut-être nous espère-t-il ? C’est-à-dire qu’il veut nous attirer vers le haut, vers plus d’humanité, de liberté et d’autonomie. Alors oui, nous voulons bien engager notre liberté pour être nous aussi acteur dans cette croissance, dans cette transformation.

Peut-être aussi, veut-il que par son œuvre en nous, nous puissions changer notre regard sur les autres. Une chose est la vie psychologique et autre chose la vie intérieure. La vie intérieure, c’est la vie de l’Esprit sanctifiant notre vie psychologique. Il y a un plus, un au-delà, une transcendance. Dans l’Esprit Saint, notre être est librement et consciemment relié à la source de tout amour, cet amour d’où nous venons, cet amour dont nous sommes pétris, cet amour vers lequel nous allons.

Père Bernard-Marie Geffroy


Jeudi 3 décembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7, 21.24-27

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »

Commentaire du Père Stéphane Ligier

As-tu remarqué que les deux maisons subissent exactement les mêmes intempéries? La première n’est donc pas en brique et ciment et la seconde n’est pas construite en paille ou en bois. Jésus n’évoque donc pas le conte pour enfant du XIXème s., décrivant un cochon plus habile et intelligent que ses deux frères, capable de construire une maison assez solide pour éviter le souffle dévastateur d’un loup affamé.

Tu subis en ce moment , comme la quasi-totalité de l’humanité, cette pandémie. Les conséquences pour toi sont peut-être différentes suivant ton âge, ta situation professionnelle, familiale, ta résistance ou non au virus, tes fragilités et tes forces, tes angoisses et questions, ta santé… Une chose est certaine, ta maison a été agitée et je souhaite que son écroulement n’aie pas été complet.

Ces deux maisons sont ébranlées par des malheurs extérieurs et incontrôlables. De la même manière, depuis bientôt un an, la COVID, virus extérieur et pour le moment difficilement contrôlable, t’éprouve avec plus ou moins de violence.

Jésus fait un lien entre la fondation des maisons et le fait de vivre la volonté de son Père. Cette volonté n’est sûrement pas une obéissance docile et servile: «ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur». Cette volonté n’est pas non plus une distance telle que tu aurais à te débrouiller au travers des aléas de la vie et de ta condition humaine.

Cette volonté du Père a désormais un visage, un corps, un nom: le Christ. Cette volonté du Père est le désir de Dieu fait homme au soir de Noël. Cette volonté du Père s’est donnée sur la croix pour te faire vivre et désormais bâtir ta vie sur le roc. Tu ne subiras pas moins de difficultés, d’angoisses, de morts que les autres sous prétexte que tu es disciple-missionnaire mais tu sauras (parfois avec du temps, de la prière, de la fraternité) y lire à la fois la présence de Dieu, à la fois des sœurs et des frères à aimer. La volonté du Père est entièrement résumée dans ce commandement biface: aime Dieu-aime ton prochain (Marc 12:28-31)

Stéphane Ligier, curé du secteur de Riez


Mercredi 2 décembre 2020.

Evangile de Jésus Christ selon Matthieu, Mt 15,29-37.

En ce temps-là, Jésus arriva près de la mer de Galilée. Il gravit la montagne et là, il s’assit. De grandes foules s’approchèrent de lui, avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres encore ;
on les déposa à s es pieds et il les guérit. Alors la foule était dans l’admiration en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ;et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël. Jésus appela ses disciples et leur dit :
« Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin. » Les disciples lui disent : « Où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour rassasier une telle foule ? »
Jésus leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils dirent : « Sept, et quelques petits poissons. »
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Il prit les sept pains et les poissons ; rendant grâce, il les rompit,
et il les donnait aux disciples, et les disciples aux foules. Tous mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles pleines.

Commentaire du Frère André Ardouin

Ce second récit de la multiplication des pains chez saint Matthieu est proche d’une célébration eucharistique. On y retrouve les quatre verbes essentiels liés à la fraction du pain : prendre, rendre grâce, rompre et donner. Dans chaque Eucharistie, cette même séquence se reproduit, ou plutôt c’est le sacrifice du Christ qui est actualisé. Nous revivons le mystère de sa mort et de sa résurrection pour le salut du monde. Cette réalité-là annonce le festin du Royaume, mais elle ne nous fait pas oublier à quels gens Jésus s’adresse ici.

La foule comporte en son sein des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets et bien d’autres encore, nous-mêmes assurément. Jésus est effectivement celui qui doit venir. Nous n’avons pas à en attendre un autre (cf. Mt 11,4-5). Tous les signes de la présence du Messie, résumés dans l’annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres, sont là présents sous nos yeux. Jésus se tient à notre porte. Soyons prêts à lui ouvrir lorsqu’il frappera pour prendre la cène avec nous (cf. Ap 3, 20). Que notre cœur soit toujours en éveil dans la nuit.

Frère André Ardouin


Mardi 1er Décembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon St Luc : Lc 10, 21-24

Commentaire du diacre Bernard Dubrulle

Il y a eu confinement puis déconfinement, puis reconfinement, à quand le déconfinement et ainsi de suite… ?
En ce mardi de la première semaine d’ Avent que nous dit la parole de Dieu ?
700 ans avant le Christ le prophète Isaïe a parlé de sa venue d’une manière magnifique.
« Sur Lui reposera l’Esprit du Père, sagesse, discernement, conseil, force, connaissance, crainte du Seigneur. »
Cela nous annonce un grand esprit d’amour à travers des images surprenantes ;
« le loup mangera avec l’agneau, la panthère se couchera avec le chevreau, le veau, le lionceau et la bête grasse iront ensemble « ;
« conduits par un petit garçon.., » « conduits par un petit garçon, » Tiens ?
Et aussi cette phrase prononcée par Notre Seigneur : Si vous ne devenez comme de tout petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux (Math 18-3)

Le royaume a besoin des petits. Ainsi croire est comparable à l’acte d’un enfant faisant confiance à ses parents. Notre foi « d’enfants » nous ouvre la porte à la connaissance de Dieu et à la vie éternelle.
Il faut être PETIT pour recevoir la sagesse de Jésus ,c’est ce qu’il nous dit dans l’évangile .Il nous est dit aussi que le Père céleste cache ces mystères aux sages et aux savants…
Connaître Dieu n’est surtout pas un avantage qui serait d’ordre intellectuel, réservé à une élite. Les petits peuvent découvrir sur Dieu des choses que les « sages » n’arrivent pas à comprendre.
Le tout petit croit profondément en l’autorité de son père et de sa mère et il adhère pleinement à ce que ses parents lui disent . Jésus attend cela de nous, que nous soyons ses petits enfants à la foi indéfectible !
Après avoir exulté sachant que les sages et les savants ne comprennent rien mais que les tout petits adhèrent, il se tourne vers ses apôtres et leur dit ; « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez, beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu ! »
De qui s’agit il ? Et bien du Seigneur Jésus en personne, entendre la voix de Dieu par sa voix humaine, voir Dieu agir à travers ses mains.
En attendant il nous faut avoir ce cœur d’enfant qui plait tant à Dieu pour accueillir bientôt Jésus à Noël.
N’argumentons pas,restons petits. Attention à notre intelligence qui ramène tout à nous et qui ne va pas loin . Mais elle peut être belle quand elle reçoit, et non disséquer, analyser, réfléchir. Elle doit plutôt porter le mystère en elle, c’est ainsi qu’elle ne détruit pas. Voilà comment Notre Seigneur nous demande de penser, méditer, prier, comme des tout petits à genoux, les mains jointes, les yeux tournés vers le ciel et qui attendent tout de leur Père du ciel, quelles que soient les circonstances, mêmes difficiles, que nous vivons comme celles évoquées en introduction…

Dans notre vie spirituelle nous ne nous préoccupons pas du nombre d’années passées sur terre, mais de l’ardeur intérieure de chacun à faire quelque chose et à devenir quelqu’un ; devenir enfant de Dieu.
Si nous voulons vraiment devenir un enfant, nous devons ressentir que nous avons toujours quelque chose à apprendre et que Dieu est là pour nous l’enseigner. Dans la vie spirituelle nous apprenons chaque jour quelque chose de notre Père divin, à chaque heure, à chaque minute, chaque seconde.
Pour celui qui a conscience d’être en chemin avec le Seigneur, la divinité de Dieu qu’il reçoit dans l’Eucharistie le sanctifie et le conduit vers la sainteté dans la petitesse où nous sommes tous appelés !

Diacre Bernard Dubrulle


Lundi 30 novembre 2020(St André, apôtre)

Evangile de Jésus-Christ selon St Matthieu Mt 4, 18-22

En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

Commentaire du Père Wojciech PLEWCZYNSKI

L’Evangile raconte l’appel des premiers Apôtres. Quatre pêcheurs travaillent sur le lac de Tibériade.
L’un d’entre eux, André, jette les filets à la mer. Du rivage, Jésus les appelle à devenir ses disciples. Jésus a voulu appeler, dès le début, des Apôtres, pour les associer à son oeuvre de salut.
Jésus unifie ainsi les deux dimensions, de l’amour. Il fait preuve d’amour envers le Père céleste en préchant le Royaume de Dieu et l’amour envers ses frères, puisqu’il les associe à son oeuvre.
Jésus n’est pas un personnage solitaire qui prétend accomplir son oeuvre seul, sans aucune collaboration. André comme les autres est tout à la joie d’avoir été choisis par Celui qui vient faire toutes choses nouvelles. Ils laissent immédiatement leurs filets et le suivent.
Nous avons ici de magnifiques exemples des docilités à un appel de Jésus.
Il est aujourd’hui très important que de nombreuses personnes, jeunes ou moins jeunes, soient dociles à l’appel de Dieu.
On peut avoir l’impression que les vocations viennent à manquer. En réalité, ce n’est pas l’appel de Dieu qui manque, mais la réponse qui lui est apportée.
Prions afin que les personnes appelées par le Seigneur, soient prêtes à tout laisser pour suivre Jésus, notre Maître , Seigneur et Sauveur.
Et puisque Saint André, nous introduite au temps de l’Avent, prions le, afin que nous vivions cette préiode d’attente dans la même allégresse.

Père Wojciech PLEWCZYNSKI


Dimanche 29 novembre 2020

Evangile de Jesus-Christ selon Saint Marc (13, 33-37)

« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Commentaire du Père Jacques Rigaud

Les Chinois commencent en février, nos frères et sœurs Juifs avec Roshashana, je veux parler d’une fête ou célébration pour commencer la nouvelle année. On pourrait dire que pour nous chrétiens l’année ne commence pas le 1er janvier mais le premier jour de l’Avent parce ce jour-là c’est le début de notre année liturgique que nous vivrons le 29 novembre. Ce temps de l’Avent nous est donné non pour préparer Noël comme je l’ai pensé pendant des années mais pour nous inviter à quelque chose d’important que l’évangile de ce dimanche mentionne à trois reprises : la notion de veille. Cette invitation n’est pas à prendre au pied de la lettre bien sûr. Derrière cette demande du Seigneur il y a un moyen qui nous est donné qui nous aidera à rester dans cet état. Je veux parler du désir. Saint Augustin disait « Toute la vie du vrai chrétien est un saint désir. Sans doute, ce que tu désires, tu ne le vois pas encore : mais le désir te rend capable, quand viendra ce que tu dois voir, d’être comblé. » Quand on désire, on se repose pas. Ce que le Bon Dieu attend de nous, ce n’est pas que nous ayons de belles fêtes de Noël, (même si c’est important dans le contexte actuel) mais c’est de voir grandir un désir dans notre cœur, le désir de son retour, de le retrouver, de le contempler. L’église à travers la liturgie est là pour nous aider à travers la communauté rassemblée, les écritures, les sacrements sans oublier le témoignage à vivre cette attente de ce jour les yeux tournés vers ces réalités invisibles. Et l’Avent est ce temps particulier pour commencer notre année en creusant le désir de cette rencontre avec notre Seigneur. Saint Augustin disait encore : « De même, Dieu, en faisant attendre, étend le désir ; en faisant désirer, il étend l’âme ; en étendant l’âme, il la rend capable de recevoir. » Bonne Année liturgique dans ce saint désir pour que le Seigneur soit en tous.

Père Jacques Rigaud


MEDITATION  SUR LES TEXTES DU SAMEDI 28 NOVEMBRE PAR LE PERE SAMUEL MELEDI  VICAIRE A ANNOT .

Chers frères et sœurs bienaimé dans le Seigneur,

Loué soit  Christ !

Les lectures de ce jour nous situent quelque peu déjà dans la réalité  de la fin des temps, comme les textes nous la présente en chaque fin d’année liturgique. Bien entendu, la fin des temps peut être également la fin dernière de chacune de notre vie terrestre donnant l’ouverture sur «  la vie du monde à venir » , selon le dernier article de  notre credo . Ce monde à venir,   C’est en fait cette vision béatifique où « toute malédiction aura disparu »  et où les serviteurs de Dieu verront la face de l’Agneau .  La nuit disparaitra,  plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera. Et Saint Jean ajoute : « ces paroles sont dignes de foi et vraies… » Ce qui veut dire que dans un avenir proche ou lointain, toutes « ces réalités d’en haut » vont advenir, et cela déjà dès la fin de chacune de notre terrestre. Nous devons croire comme nous le professons  en cette vie du monde à venir. Pour nous y préparer, l’Evangile du jour nous donne les pistes assurées et éclairantes. Ne pas être dans l’amnésie, c’est-à-dire l’oubli de soi et l’oubli de Dieu.  « Tenez vous sur vos gardes » ,  afin que les vices  n’endorment pas notre cœur. Les moyens et la force nécessaire  pour s’y échapper, c’est de rester éveillé et prier « EN TOUT TEMPS ».  Oui frères et sœurs le  « tout temps » en question, que nous  devons disposer pour prier,  est ce que nous l’avons  réellement ?


Vendredi 27 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres.  Regardez-les :
dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est tout proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »

Commentaire du Frère Benoit- Marie,

Jésus vient de dire à ses disciples :

 » Quand ces évènements commenceront , redressez-vous et relevez la tête , car votre rédemption approche ».

Mais comment être sûr qu’il s’agit bien de ces évènements « apocalyptiques » qu’il vient d’annoncer ?

Alors Jésus parle d’une manière très concrète , comme à des petits :

« Voyez le figuier et tous les autres arbres. Regardez-les : dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est 

  tout proche » . C’est vrai , cela ? On objectera peut-être qu’avec les perturbations climatiques actuelles , ça

n’est pas toujours si vrai … Mais qu’est-ce que Jésus veut nous dire ?

«  Lorsque vous verrez arriver cela …  »   Jésus nous dit : veillez ! Guettez !

Alors , faisons-le !  Et demandons-nous :  est-ce que , aujourd’hui , nous voyons « arriver » cela  ?

N’est-il pas très important d’oser (se) poser cette question ? Cela demande un courage certain de se la

poser vraiment …  un « courage » de chrétien : justement parce que Jésus nous a miséricordieusement avertis

( « Quand ces évènements commenceront, redressez-vous … » ) , nous n’avons pas à avoir peur de nous la

poser : chacun personnellement d’abord ,  mais aussi ensemble … !

« … Nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres . Alors, ne restons pas endormis comme les autres ,

mais soyons vigilants et restons sobres . » ( 1 Thessal. 5,5et 6)

car l’Epoux vient , bientôt !    (cf Apoc. 22,20)

 

Frère Benoit-Marie


Jeudi 26 novembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon St Luc : Lc 21, 20-28

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées,
alors sachez que sa dévastation approche. Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, car ce seront des jours où justice sera faite pour que soit accomplie toute l’Écriture.  Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura un grand désarroi dans le pays,
une grande colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ; Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli. Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.  Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

Commentaire du diacre Jean-Hugues Bartet

« Il y aura un grand désarroi dans le pays », « sur terre, les nations seront affolées et désemparées ».
Ces textes des temps derniers, qui reviennent chaque année, prennent aujourd’hui une tonalité singulière et nous rejoignent dans notre quotidien où nous faisons face à la pandémie.

A écouter ses paroles dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus serait-il un prophète de malheur ?

Si nous regardons le texte de près, Jésus annonce son retour dans la gloire tout en étant ému par les difficultés qui risquent de nous assaillir. Il se préoccupe de notre sort : Il nous conseille des mesures de confinement hors des villes (comme notre département s’y prête aujourd‘hui). Il plaint les femmes enceintes et celles qui allaitent ; tendresse réelle pour cette vocation féminine, mais plus profondément aussi, sollicitude pour l’Eglise, qui engendre à la Vie divine et nourrit les croyants avec le « lait pur de la Parole » comme le dit Saint Pierre (1P 2,2).

Au-delà des drames, il y a la présence de Jésus, sa venue dans nos vies. La catastrophe n’est pas ce que Dieu désire, et Jésus veut nous aider à dépasser les moments terribles. « Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête ». Vous avez peut-être fait vous-mêmes cette expérience que dans des moments dramatiques, Jésus est tout proche, se glissant parfois vers nous à travers les fissures de ce qui s’écroule. Oui, dans l’adversité, notre résilience, c’est Jésus à nos côtés, lui qui a connu la mort si dure de la Croix, puis la Résurrection.

Jean-Hugues Bartet

P.S. Dans la cathédrale Notre-Dame du Bourg, à Digne, on peut voir la fresque de la Résurrection dans la Jérusalem céleste. Les iconographes voient en Marie celle qui nous allaite du lait de la Parole.


MERCREDI 25 NOVEMBRE 2020

Férie du temps ordinaire ou Sainte Catherine d’Alexandrie

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 21, 12-19)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage.

    Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire du Père François-Xavier AYISSI

« À cause de mon Nom ! »

Dans ce texte d’évangile, deux tonalités se dégagent : une grave qui peut semer la confusion et le doute ; de celle qu’on n’aimerait jamais entendre et qui nous porte des paroles de persécutions, des souffrances, de la haine et même de mort. Et l’autre, plus réconfortante et rassurante qui nous dit : « ne vous préoccupez pas de votre défense » : je m’en occupe ; peut-on entendre de la part de Jésus. « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ! »

Dans l’actuel contexte anxiogène et morose dû à la covid-19 et au confinement, on peut dire que Jésus nous rappelle notre condition de chrétien : vivre sa foi en Dieu au cœur du monde n’est pas sans contrariétés et sans danger car on est continuellement soumis aux moqueries et tracasseries de toutes sortes : « à cause de mon Nom ! » précise-t-il. Pire encore, l’indifférence des sociétés qui croient se suffire à elles-mêmes. Jésus nous assure aussi de sa présence à nos côtés dans ces moments et dans les combats de la vie. Et ça,                                       C’EST RASSURANT !

Deux exigences pour tenir bon sur la durée : persévérer pour ne pas se laisser égarer (“L’espérance ne déçoit pas.”) (Rm 5, 5) et ensuite, rendre témoignage au Christ, parce que lui seul est la cause de notre salut. « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien. » (Rm 8,28) CONFIANCE !! Le Christ a vaincu le monde. Amen !

  1. François Xavier AYISSI

Mardi 24 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »  Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.   Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel. »

Commentaire de Matej Dragoner

Le temple a été construit en l’honneur de Dieu et comme lieu de prière. Il était magnifique dans sa splendeur et tous ceux qui le voyaient ne pouvaient rester indifférents. Il est très facile de s’émerveiller de la beauté extérieure de quelque chose ou de quelqu’un. Il était très facile d’admirer les artistes et leur talent et d’oublier pourquoi ils le faisaient, et pour qui. Mais pour aller plus loin, il faut faire un effort.

Ce n’est peut-être pas une bonne analogie, mais on pourrait dire que ce qui était le temple pour les Juifs, c’était Notre-Dame de Paris pour les Français.

La destruction du Temple a certainement choqué les Juifs et a complètement changé leur approche de Dieu. La destruction de Notre Dame a été assez choquante pour les Français. Il y a quelques questions que nous pourrions poser.

Pourquoi y a-t-il eu un choc ? L’impact qu’elle a eu a-t-il changé les cœurs, la relation avec Dieu?

Prions pour que dans chaque église que nous visitons notre regard ne s’arrête pas sur la beauté visible. N’oublions pas que  » on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.  »

 

Matej Dragoner


Lundi 23 novembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon Saint Luc

Luc 21, 1-4

En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara :« En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Commentaire de Mgr Jean-Pierre Ricard

Jésus sait voir. Il lit dans les cœurs. Il remarque que les riches font claironner devant eux leur offrande. De toutes façons, ils ne donnent qu’une partie de leur superflu. Mais il aperçoit une veuve indigente qui porte sur elle sa pauvreté. Elle met dans le tronc du Trésor deux piécettes de bronze, tout ce qu’elle avait pour vivre. Jésus est en admiration devant cette femme. Comme dit saint Luc : « elle offre sa vie ». Elle ne garde rien pour elle, elle se donne à Dieu, elle s’en remet à lui. Elle est l’image de cette pauvreté dont nous parle Jésus dans les Béatitudes : « Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous » (Lc 6, 20). Le riche est plein de lui-même. Il aura du mal à laisser à Dieu une vraie place dans sa vie. Celui qui a un esprit de pauvre, n’est pas encombré. Il peut accueillir avec joie dans sa vie Dieu et les autres. On comprend que Jésus invite ses disciples à contempler cette femme : n’est-elle pas une image de ce qu’il attend de ses disciples : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile, la sauvera » (Mc 8, 35). Jésus se sent en affinité profonde avec cette femme. N’est-il pas celui qui se donne lui-même pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ? Demandons à Dieu d’entrer dans ce regard du Christ et de savoir répondre à son appel.

Jean-Pierre RICARD


Dimanche 22 novembre 2020

Evangile de Jésus Christ selon St Matthieu 25, 31-46

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père ,recevez en héritage le  Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’                                           Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?  tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’                                                            Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;  j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’
Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’  Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Commentaire du Père Fernando Parrado

Les choses qui nous sont demandées de faire sont si simples : donner à manger et à boire à ceux qui ont faim et soif ; vêtir ceux qui sont nus ; rendre visite à ceux qui sont malades et en prison. Que nous le réalisions ou non, chaque fois que nous prenons soin spontanément d’un frère ou d’une sœur dans le besoin, c’est Jésus lui-même que nous servons.

Le point important à retenir est, « Je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Jésus s’identifie expressément à la personne dans le besoin : chaque fois que nous négligeons d’aider un frère ou une sœur, nous négligeons Jésus lui-même. Souvenons-nous d’aider les autres, comme Jésus nous le demande.

Il ne s’agit pas tant d’un code de conduite dans cette parabole que de la solidarité. « À quoi ressemble votre solidarité vis-à-vis des personnes affamés, des étrangers, des personnes nues, des malades, des prisonniers ? ».

Cette parabole des moutons et des chèvres ne concerne pas l’avenir, elle demande d’ouvrir les yeux ici et maintenant sur les besoins de mes voisins – ceux qui ont faim, ceux qui n’ont pas de maison, les réfugiés, les isolés. Jésus s’identifie à chacun d’eux. Si je me détourne de mes frères et de mes sœurs dans le besoin, je me détourne de mon frère Jésus.

Le Père trouve son Bonheur dans ceux qui se montrent bons, miséricordieux, qui font preuve d’amour envers ceux qui sont dans le besoin.

 

Père Fernando PARRADO.


Samedi 21 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12, 46-50

Comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler.

Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. »

Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »

Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.

Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

Commentaire du Père François Marot

QUI SONT MES FRERES, MA SŒUR, MA MERE ?

Certaines attitudes de Jésus, à l’égard de Marie en particulier,  sont parfois déroutantes. Pensons tout d’abord à l’apparente fugue du jeune « ado » et son angoissante recherche, sans autre explication que son étonnement face l’inquiétude de ses parents : « Mais pourquoi me cherchiez-vous ? » Et encore à Cana quand cette fois-ci  il semble carrément éconduire sa mère : « Femme, que me veux-tu ? » Et enfin il y a cette façon qu’il a d’ignorer sa mère et ses frères de sang, venus le rencontrer, avec cette fin de non recevoir : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » Peut-on voir là un manque de reconnaissance à l’égard des siens, et surtout à l’égard de Marie ?  Impossible à concevoir de la part de Jésus, si aimant par ailleurs ;  et d’ailleurs dans le cantique du Magnificat, retenu pour la liturgie de cette messe, Marie chante sa joie d’avoir porté en elle ce Fils si aimant.

Quelle est donc la raison de cette mise à distance ? Pour cela il convient de se reporter à la fin de l’ « histoire » :   avec Jésus désormais  ressuscité. Souvenons-nous, c’était  dans le jardin,  celui que Marie-Madeleine prit d’abord pour le jardinier et qui s’avéra être Jésus enfin parvenu au terme de sa mission. Marie, n’écoutant alors que sa belle ferveur, à la fois pudique et affective,  se jette aux pieds du Seigneur pour les embrasser, comme elle l’avait jadis fait du « vivant » terrestre  de son Maître. Et là, surprise !  Jésus ne se laisse plus toucher ni retenir physiquement car, lui dit-il,  il n’est pas encore remonté vers le Père ! C’est le même qui, exactement 20 ans plus tôt,  disait déjà à ses parents : Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père. Il n’a décidément pas changé de cap !  

Puis Jésus oriente alors Marie pour un nouvel élan,  vers le Père : Va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père. La voilà donc cette famille spirituelle qu’il est venu fonder : « Voici ma mère et mes frères. Ce sont ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » 

Marie, la première en chemin,  l’avait d’ailleurs immédiatement perçu quand à Cana, elle se tourna sans hésitation vers les serviteurs et leur enjoignit de faire tout ce qu’il vous dira. C’est en faisant elle-même la volonté du Père qu’elle a vraiment été pour lui une mère.

 

  1. François MAROT

Vendredi 20 novembre 2020

Lecture de l’Apocalypse de St Jean

Psaume 118

Evangile de Jésus Christ selon St Luc 19, 45-48

Commentaire du diacre Michel Ningel

Dans les temps qui sont les nôtres, avec l’impossibilité d’avoir accès au Pain de Vie Eucharistique

il nous faut plus que jamais nous rappeler qu’il y a deux tables auxquelles nous pouvons nourrir notre être de Foi ; et les textes de ce jour nous l’évoquent particulièrement.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à un repas où la 1ere lecture serait comme un amuse-bouche et le psaume le hors d’œuvre qui nous prépare pour le plat principal !

« Prends, et dévore-le ! »
On parle souvent de manduquer, décortiquer la Parole de Dieu,
comme pour mêler notre propre salive aux éléments constitutifs de la Parole,
pour mieux l’assimiler (à moins que ce ne soit pour qu’elle puisse mieux m’assimiler moi-même !!).

Le premier contact avec la Parole peut, en effet,  être doux comme le miel
et dans un second temps développer une sorte d’amertume quand elle nous met face à nous même !

La Parole psalmique, elle, fond dans la bouche ;
elle est gouleyante …
« Qu’elle est douce à mon palais ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! »

Et nous voilà devant le plat principal : le Seigneur me propose de fermer les yeux pour en percevoir toutes les saveurs subtiles. Et au moment de m’exécuter je le vois soulever le couvercle du plat …

Éternité de délices …

Alléluia !!!  Le temps s’arrête, ou serait-ce le non temps ? le paradis ?

Le Seigneur, par sa Parole qui me pénètre, vient à ma rencontre … comme un époux à l’égard de son épouse ; que ma chair se transforme en Maison de Prière, lieu de rencontre, d’épousailles …
(et non une caverne de … !).

En attendant de pouvoir à nouveau recevoir le Corps du Christ, restons suspendu à ses lèvres pour l’écouter et le laisser pénétrer en nous.

ACCLAMONS LA PAROLE DE DIEU


jeudi 19 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc

En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Commentaire du Père Barthélémy Zagré

Chers frères et sœurs en Christ., bien aimés de Dieu, amis du Christ, l’Évangile que nous  méditons aujourd’hui nous rapporte les pleurs de Jésus sur Jérusalem.  Jésus pleure peut nous paraître étrange. Pourtant cela n ‘est pas la première fois.  A la mort de son ami Lazare jésus avait pleuré. Pendant la passion Jésus avait versé des larmes. Pourquoi pleure t-il ? Jésus est pleinement homme et pleinement divin. Il n’ est donc pas étranger à notre condition humaine.  Il a pitié de la souffrance et de la misère de l’homme Il a de la compassion pour notre humanité. Les larmes prophétiques de Jésus sur Jérusalem est causée par son refus d ‘accueillir le prince de la paix. Ici la paix est synonyme d’ harmonie avec le Créateur. Jérusalem, cité de paix a pourtant tourné le dos à la source de la paix. Jérusalem a refusé l’Amour de Dieu. Ce refus fait mal Alors que Dieu comme le dit saint Jean  Dieu a tant aimé le monde Qu ‘il a envoyé son fils unique afin qui croit en Lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Frères et sœurs en Christ, bien aimés de Dieu, aujourd’hui comme hier Jésus a toujours de la compassion pour notre humanité qui souffre de cette pandémie et bien d’autres fléaux. Le cœur de jésus continu de frémir pour notre société qui se ferme et se renferme sur elle même au lieu d ‘ouvrir son cœur à Celui qui nous connaît et nous appelle par notre Nom.  Jésus frappe au cœur de chacun de nous. Ouvrons le sans hésiter afin qu’ il puisse nous aider à traverser la tempête des temps modernes car celui qui est sur le dos d’un éléphant n ‘a peur de la rosée. Que le Seigneur nous prenne en grâce et qu’il nous bénisse. Amen  Alleluia.

Père Barthélemy ZAGRE curé de la paroisse de la Montagne de Lure


Mercredi 18 novembre 2020

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc: Luc 19,11-28

En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.” Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”
Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.” À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?
À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus ! – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” »
Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Commentaire du Père Christian Vian

Curieuse parole de Dieu que celle d’aujourd’hui où le roi, devant ses ennemis qui refusent qu’Il règne sur eux, dit : «  Amenez-les ici et égorgez-les devant moi » et où ce même roi est très attentif  aux intérêts de son argent. Ce roi aurait-il oublié ce qu’auparavant il demandait : « Aimez vos ennemis ». «  Heureux les pauvres de coeur ». Oui la parole de Dieu nous surprend par sa rudesse, son couperet final mais Dieu ne change pas. Il est bien le tout Autre qu’il nous faut comprendre.

Une lecture rapide effectivement pourrait nous amener à cette triste réalité mais la pointe de cette parabole est-elle là ? N’a t-elle pas plutôt l’intention de nous positionner par rapport aux dons que Dieu nous fait. Qu’en faisons-nous ? Il nous donne tout, la vie, le monde….quel trésor. En ce temps de confinement, plusieurs attitudes se présentent devant nous : nous replier sur nous mêmes et attendre frileusement que les choses changent sans nous même lever le petit doigt ou allons-nous profiter de ce temps, cette grâce pour faire grandir la solidarité, la fraternité. Nous sommes appelés à travailler à la vigne du Seigneur et non pas à nous endormir.

Portons un regard bienveillant à l’égard de Dieu qui nous confie toute son œuvre. Quelle grande responsabilité nous avons, de faire découvrir à nos frères le beau visage d’un Dieu qui nous fait confiance et qui compte sur nous.

 

Père Christian VIAN

 


Mardi 17 novembre 2020

Evangile de Jésus-Christ selon Saint-Luc : Lc 19, 1-10 

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »  Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

 Commentaire du Père Fredy ALVARADO

Zachée est un personnage sympathique pour nous. Si nous l’imaginons, petit de taille, avec sa belle position économique, comme un seigneur avec son âge respectable, un peu gros, des vêtements cossus, le voir retrousser tous ses beaux vêtements et s’accrocher à une branche, pour voir Jésus qui passe, c’est plutôt comique.

Néanmoins, ses efforts sont récompensés, car Jésus lève les yeux pour le regarder et s’inviter chez lui.

Notons que Zachée n’a pas déclaré publiquement ce qu’il ressentait intérieurement en accueillant Jésus, mais il a dit simplement comment il allait réparer les dommages causés aux autres.

L’expérience de Zachée est une bonne illustration de ce que l’apôtre Jacques a dit: «Montre-moi ta foi sans les œuvres; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi. 2,18b» Zachée n’a pas parlé de sa foi, il l’a montrée dans sa vie par ce qu’il allait faire.

Chers amis, depuis quelques années notre monde ne veut plus entendre parler de foi ; mais il est toujours à la recherche de quelque chose. Zachée a eu ce que le monde cherche : le regard sans jugement de l’amour de Dieu.

Oui c’est vrai que Zachée n’a pas témoigné publiquement aux gens, de sa foi en Jésus. Mais ce jour-là, les gens ont vu sa vie changer, et constater que ce vétéran collecteur était devenu un homme nouveau.

Jésus continue d’entrer et de passer dans les rues de nos vies. Il veut s’arrêter et s’inviter chez ceux qui ne le connaissent pas, car le grand désir de Jésus est de demeurer en nous pour notre vrai bonheur. Est-il passé devant nos maisons ? A-t-il frappé à la porte de notre cœur ? L’avons-nous laissé entrer ?

Père Fredy ALVARADO, paroisse de Manosque


Lundi 16 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Commentaire du Père Pierre-Matthieu N’Diaye

Chers frères et soeurs, les textes qui nous sont donnés en méditation en ce jour nous invitent à une confiance absolue entre les mains de notre Seigneur et sauveur Jésus-Christ. l’Évangile de ce jour que nous avons pu méditer manifeste cette confiance et le souligne en un point particulier: celui de la prière persévérante. Cet aveugle sur le bord du chemin nous enseigne trois attitudes qui doivent être au coeur même de notre prière : merci , pardon , s’il te plaît.

Pardon , « Jésus fils de David prends pitié de moi », cet homme nous invite à laisser le Seigneur nous rencontrer jusque dans notre misère pour nous relever.

S’il te plaît  » que je retrouve la vue » le Seigneur veut que nous fassions ce pas décisif en le choisissant comme étant le seul maître qui puissent nous procurer le bonheur.

Merci,  » et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu » par cette attitude nous faisons de nos vies des Eucharistiques  ( actions de grâce), par cette attitude nous rendons à Dieu ce qui lui est dû.

En ces temps difficiles le Seigneur nous invite à la suite de cet aveugle de l’évangile à lui faire confiance en criant vers lui notre souffrance et en nous abandonnant entre ses mains aimantes. Demandons par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie d’avoir un coeur capable de reconnaître le Christ comme notre unique maître, en lui abandonnant toute notre vie pour faire de nos vies une Eucharistie.

Père Pierre Mathieu NDIAYE


Dimanche 15 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu; Mt 25, 14-30

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole :  « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.     À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

Aussitôt,  celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.     Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.’
Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.’
Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit :
‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.     J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’     Son maître lui répliqua :
‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.     Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.     À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »

Commentaire du Père Stéphane Ligier

Il semble que les français épargnent énormément et la pandémie a augmenté ce bas de laine. Nous pouvons comprendre ce réflexe qui traduit une peur de l’avenir, de lendemains terribles pour soi-même, pour ses enfants, pour ses proches. Peut-être qu’en cette période, nous avons bien envie de glorifier l’attitude du troisième homme de cette parabole, plutôt que de l’accabler. En tout cas nous pouvons être surpris de l’attitude intransigeante du maître envers lui.

Ce maître est un peu étonnant, en effet alors qu’il part en voyage, il confie une énorme somme d’argent à ses trois serviteurs (le salaire journalier d’un ouvrier ou d’un soldat était d’un denier. Un talent valait six mille deniers et représentait donc dix-sept années d’un tel salaire). Il ne leur donne aucune directive, aucun ordre pour faire ou non fructifier ses biens : signe d’une belle confiance sans soupçon vis-à-vis de l’un ou l’autre des serviteurs.

Les deux premiers prennent l’initiative de doubler la somme reçue et le dernier choisi d’enterrer le talent reçu.

Il y a donc une différence notable entre les deux premiers serviteurs qui tout de suite ont l’idée de faire fructifier et le troisième qui lui enterre, immobilise, cache, dissimule.

Cette attitude du troisième serviteur est expliquée devant le maitre de retour : « Seigneur,
je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. »

« Tu es un homme dur », littéralement : sclérosé. Ce serviteur a eu peur et il la justifie par la dureté du maître. Cette dureté reprochée à son maître, l’a sclérosée lui-même et il enterre le don, il le fait mourir.

Le Christ reproche de nombreuses fois dans l’évangile, la sclérocardia : la sclérose du cœur. Cette dureté qui empêche de donner et finalement de recevoir. Cette dureté du cœur qui laisse les relations comme figées à distance. Ce troisième serviteur n’a pu accéder au don par peur de son maître. En ensevelissant son talent, il a creusé sa propre tombe.

Les deux autres, connaissant le maître, lui faisaient confiance. Ils ont su gérer le don comme leurs propres biens et ainsi l’ouvrir aux autres pour le faire fructifier, le faire grandir, prendre des risques, éviter ainsi la sclérose. En faisant fructifier leurs talents, ils sont devenus frères, ils ont aboli la distance maître-ouvrier.

Le Christ est l’unique talent que nous recevons, que nous accueillons dans notre vie. N’ayons pas peur du Christ. En le rencontrant de plus en plus, en affinant de mieux en mieux cette fraternité avec lui : la peur s’éloigne, le savoir (je savais que tu es un homme dur) se transforme en confiance, en connaissance, en amour. N’ayons pas peur de l’humanité. De plus en plus subtilement nous saisissons les dons de Dieu qui ne peuvent le rester qu’à la condition de les partager avec nos sœurs et nos frères en humanité.

Le Christ s’est donné par amour, pour que nous apprenions à le recevoir et à le donner encore et encore, sans limite à toute femme et à tout homme. « L’amour n’est plus l’amour s’il n’est pas partagé. » (Sainte mère Teresa de Calcutta; Les pensées spirituelles, 2000)

Stéphane Ligier, curé du secteur de Riez


Samedi 14 novembre 2020

MEDITATION DE L’EVANGILE DU JOUR : Lc 18, 1-8
Face à ce juge inique, ce juge sans justice qui, plus est, ne craint ni Dieu ni ses semblables, la cause de cette veuve semble perdue d’avance. Elle a de multiples raisons de ne pas s’aventurer, de ne pas oser. Mais elle fait fi de la triste image reconnue à cet homme et implore sa mansuétude. Le résultat de son audace est fort surprenant ; ce juge inique et cynique (sic), après avoir longtemps refusé, abdique : « Je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus m’assommer ».
Cette riche parabole nous donne cette femme comme un modèle de foi : la persévérance dans la prière. Dans une époque où nous attendons parfois tout, et tout de suite, dans une société où l’on se décourage très vite, où l’on ne voit que tout en noir avec le risque de l’abandon et de l’acédie, le Seigneur nous réveille et nous éveille à l’espérance. Il nous promet que la prière tenace et confiante trouve toujours satisfaction. Dieu ne reste jamais sourd à nos supplications. Le découragement, la résignation, la fatigue…voici autant de maux qui nous font passer souvent près de l’essentiel.
Aujourd’hui, je pourrais penser aux difficultés auxquelles je suis confronté parfois (ou celles d’un proche). Ai-je perdu l’espoir que Dieu m’écoute ? Puis-je les mettre devant Dieu maintenant, sachant qu’il est attentif à ce que j’ai à partager ? Puis-je lui faire confiance ? Me trouvera-t-il dans un élan de foi quand il reviendra ? Seigneur, augmente en nous la foi, l’espérance et la charité.
Père Benoit N’GUESSAN depuis Saint-André les Alpes


Jeudi 13 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 17, 26-37)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr. Cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera. En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »
– Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire du Père Jean-Sébastien 
Aujourd’hui la parole de Dieu nous invite à nous mettre en garde pour être prêts le jour où fils de l’homme se révélera, en réveillant en chacun de nous le vrais désir ultime de tous les croyants « être avec Dieu éternellement dans son Royaume » c’est-a-dire être sauvés. Désir que par fois dans le quotidien de notre vie, nous oublions (à cause du travail, les études, les enfants, la famille, les préoccupations etc) alors que nous devrions l’avoir du matin au soir. Ce désir constant, c’est marcher dans la volonté de Dieu, et d’être prêt dans n’importe quel moment de ma vie; pour dire le moment venu « me voici Seigneur pour faire ta volonté » (Psaume 39) et d’accueillir ce que tu as préparé pour moi dans ton Royaume de paix et d’amour. Me voici tout entier comme je suis, malgré mes faiblesses, et après avoir travailler dans tes commandements. « J’ai beaucoup de joie a trouver plusieurs de tes enfants qui marchent dans la vérité selon le commandement que nous avons reçu du Père » nous dit la première
lecture (2Jn 1,4-9) et c’est justement ça, que nous, les croyants, devons vivre dans nos journées et encore plus pendant ce nouveau confinement, la joie de vivre en accomplissant les commandements de Dieu, en vivant surtout le premier de tous , c’est-a-dire; « aimons-nous les uns les autres » ce commandement par fois oublié entre nous.
Dans ces dernières semaines, ou plus spécifiquement cette année 2020 presque finie, cet Évangile peut décrire d’une façon ou d’une autre, la situation actuelle (le virus, l’économie, la guerre etc) en nous appelant à revenir avec conscience à l’essentiel: « Marcher en suivant la loi du Seigneur » Ps 118. Nous devons tous essayer de marcher, vivre et préparer ce chemin vers la vie en Dieu, (malgré nos fragilités), en attendant sans angoisse ce jour glorieux de Dieu. Continuons confiant notre cheminement de conversion, c’est a dire revenir à Dieu en toute liberté et pureté, en éloignant de nos vies, la tentation de la peur. Dieu est toujours là pour nous aider et nous donner son amour.
Que la sainte Vierge Marie continue à intercéder pour nous et nous garde dans la
paix et la volonté de son Fils, Jésus le Christ notre Seigneur.

Père Jean-Sébastien


Mercredi 12 novembre 2020

Évangile de Saint  Luc 17,20-25

En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !”
En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas.  En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là.  Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup
et qu’il soit rejeté par cette génération. »

Commentaire de Lc 17, 20-25 par le diacre Bernard Coste

Dans ce passage d’évangile, Jésus répond aux pharisiens qui n’ont de cesse de le questionner plus pour le prendre en défaut que pour être enseigner par lui.

Leur question : Quand viendra-t-il, le règne de Dieu ? La réponse de Jésus peut aussi nous désarçonner :  » Voici que le règne de Dieu est au milieu de vous !

Nous sommes parfois peu éloignés des pharisiens dans certains aspects de nos vies chrétiennes. Notre morosité, notre simple humanité nous entraîne à douter , à imaginer le règne d’un bonheur plus immédiat: Oui, le règne de notre Dieu Tout Puissant viendra-t-il solutionner nos difficultés et soucis de tous ordres ? Nous attendons que la vie nous sourit enfin, ou davantage.

Mais, Jésus répond simplement et nous remet dans notre réalité de Fils adoptifs du Père. Oui, le règne de Dieu est déjà là mystérieusement par la présence de son Fils Jésus.

Christ ressuscité, venu en ce monde pour nous sauver. Il est présent au plus intime de nous-même, dans le silence de notre Être, si nous ne sommes pas encombrés de tous nos murmures contradictoires qui entravent la venue de notre Dieu en nous afin de participer à son règne dès ici-bas. Sa venue en nos vies nous amène à nous arracher à notre humanité, à renaître à une vie nouvelle avec les douleurs de ce nouvel enfantement.

Jésus Est le règne de Dieu, il est le Verbe, il est l’Amour incarné.

Lors de chaque Eucharistie, il renouvelle sa venue en nous, mais  en ce temps de jeun eucharistique, puissions-nous aller  à la rencontre de son règne par la lecture et la méditation de sa Parole, et par le Sacrement de la réconciliation ?

Serions-nous de ceux qui, en cette génération, le refusent, ne le voient pas, restent sur le bord du chemin qui conduit à la Jérusalem Céleste ?

Puissions-nous prier notre Mère du Ciel, la très Sainte Vierge Marie, elle qui, par son Oui à l’annonce et à la venue du règne de Dieu en son humanité, nous précède pour nous conduire vers son fils par l’Esprit .

En ce temps de confinement, demandons à Marie de nous guider pour laisser le Règne de Dieu nous envahir en la priant avec le chapelet, l’Angélus, et quelques dévotions mariales à découvrir ou à poursuivre. ( par exemple : »Marie qui défait les nœuds » ou  » Les trois AVE ».)

Et chaque jour,  » Que ton nom soit sanctifié Seigneur, et que ton règne vienne, et que ta volonté soit faite…  », Ainsi soit-il.

Bernard Coste diacre,

 


Mercredi 11 NOVEMBRE 2020

Evangile selon St Luc,

En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent :
« Jésus, maître, prends pitié de nous. »  A cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.  Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ?  Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Commentaire de Lc 17,11-19 par le Père Philippe Michel

Jésus est en marche vers Jérusalem, et comme à son habitude, sur la route Il accueille ceux qui viennent à Lui. Il y a une rencontre avec dix lépreux qui demandent son aide et plus précisément la guérison, la purification d’un mal qui ronge, la purification de l’impureté. Jésus va prendre leur impureté sur Lui pour les rendre purs. Mais d’abord Il les invite à aller se montrer aux prêtres (cf Lc 17, 14) et c’est en cours de route qu’ils sont purifiés. S’il y a une marche pour aller voir les prêtres, il y a un parcours intérieur l’un d’entre eux, qui est samaritain, et qui reconnaît l’action divine en lui. Cette purification vient du Christ, de sa Parole, et Il agit prend sur ses épaules l’épreuve de ces hommes. C’est un étranger qui le reconnaît et il retourne vers Lui. Ce samaritain sait à qui il doit cette guérison. Sa conversion immédiate le fait se retourner littéralement pour aller vers le Christ. Et désormais il sait que seul le Christ sauve du mal. Il sait que seul le Christ authentifie la purification car Il en est à l’origine. Il sait que seul le Christ va également confirmer sa foi en lui faisant cette réponse : « Relève-toi et va : ta foi, t’a sauvé. » (Lc 17,19).

Cet étranger, samaritain, qui se conforme à la Loi du Pentateuque, découvre la vie du Christ qui dépasse toute loi et qui espérance. Aussi cet étranger n’est pas étranger à l’action de Jésus. Cet étranger n’est pas indifférent au visage du Christ qui comprend et vit son épreuve. Cet étranger découvre le Christ vivant qui donne vie en le purifiant et le relevant.

En cette période d’épreuve « retournons » toujours au Christ pour reconnaître son action en nos vies. Il est espérance en ce monde désorienté. « Convertissons-nous toujours », c’est le signe de notre cheminement intérieur et de foi, reconnue par le Christ Lui-même. Là est notre vie en Lui et avec Lui. Il apaise nos cœurs.

Philippe MICHEL


Mardi 10 novembre 2020

« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17, 7-10)

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ?  Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?  Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?   De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »

 

Nous avons tous en tête ces domestiques, ces majordomes et valets qui passent une vie entière au service d’un seigneur, d’un noble ou d’un bourgeois selon les époques. Cette domesticité atteignait doublement l’identité de l’individu.

Il.elle devenait une personne de service. Toute l’éducation était tournée vers le service, le bon soin d’une maisonnée. La personne était notée et jugée sur cette qualité première.

Le deuxième point est celui de la relation. Elle devenait la servante d’un tel ; ou le majordome de tel autre. Le métier inscrivait notre identité propre dans celle d’un autre. La nouvelle appellation de « Service à la personne » rend compte de ce double aspect.

Dans l’évangile de ce jour, nous sommes appelés à vivre ce double aspect. Comme chrétien, nous devenons des « charitables », des personnes qui inscrivons le service comme l’un des fondements de notre vie chrétienne. « Qu’as-tu fait de ton frère ? » devient une exigence spirituelle. Nous sommes fait pour prendre soin (cura) de notre frère.

Comme chrétien, toute notre vie est définie par un Autre. Nous sommes appelés « enfants de Dieu, et nous le sommes vraiment ». Cette identité ne se rajoute pas à la nôtre, elle la transcende. Nous sommes des êtres en relation. « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».

L’obéissance n’est donc pas un acte à poser mais une identité à vivre.

Fort heureusement, si les domestiques du XXe siècle ont massivement râlé contre les abus de leur maître, nous n’avons rien à reprocher à Dieu. Nous prenons soin de Lui en toute confiance car il prend soin de nous. Le soin est une des caractéristiques que Benoît XVI attribue au gouvernement de Dieu. Il y a donc une connivence entre le gouvernement et le service d’obéissance. C’est cette connivence qui établit notre obéissance comme une obéissance de plaisir. Notre premier service est de vouloir le bon plaisir du Maître.

L’exercice de l’obéissance nous fait découvrir donc plus fortement le regard d’un Dieu bienveillant. Pour reprendre ce jeu de mot en hébreu : le Maître devient l’Époux. Éclairés par cela, lisons à nouveau ce verset : « Nous serons semblables à Lui car nous le verrons tel qu’Il est. »

Guillaume


Lundi 9 novembre 2020

– Fête de la dédicace de la Basilique du Latran

Nous fêtons aujourd’hui dans toute l’Église l’anniversaire de la « dédicace », c’est-à-dire de la « consécration » de la cathédrale de Rome, l’Église Saint-Jean de Latran.

Célébrer l’anniversaire d’une église paroissiale ou d’une cathédrale est une tradition très ancienne dans l’Église, et qui plonge même ses racine dans la tradition juive (cf. 1 R 8, 2 ; 1 M 4, 52-59).

Mais quel est le sens d’une telle pratique ? La mise en valeur de notre patrimoine architectural ? Un hommage au courage et à l’ingéniosité de nos devanciers ? Une occasion de renforcer un sentiment d’appartenance dans les communautés locales ? … En fait, rien de tout cela.

Mais chaque église (avec un petit e) représente l’Église (avec un grand e) tout entière. L’Église, le Peuple de Dieu, c’est ce bâtiment mystique construit par le Christ, dont lui-même est à la fois la fondation et le sommet, et dont nous sommes les pierres vivantes, ce bâtiment qui s’élève vers le ciel.

Ainsi donc, célébrer la dédicace d’une église, c’est se souvenir que Dieu est venu à notre rencontre en se faisant homme ; qu’il a donné sa vie pour nous ; qu’il nous a livré son Corps, pour que nous entrions dans sa vie et dans son Corps, dans son être. En mourant, en ressuscitant, et en nous envoyant l’Esprit Saint, Jésus a fondé l’Église, ce bâtiment dont il nous invite à devenir des pierres vivantes.

Dans la première lecture de ce jour, tirée du livre d’Ézéchiel, il est à noter que le Temple nouveau aperçu par le prophète donne la vie par l’eau qui s’écoule de son côté. C’est ce que le Christ a fait sur la Croix, c’est ce que l’Église tout entière fait dans le monde, et c’est ce que nous sommes appelés à faire autour de nous : laisser notre cœur s’ouvrir pour répandre autour de nous l’eau de la vie, la vie de Dieu.

La dédicace que nous célébrons, c’est celle de la cathédrale du pape. Nous nous souvenons ainsi que l’évêque de Rome est celui qui a été chargé de faire l’unité et la communion entre tous ses frères évêques, et ainsi dans toute l’Église. C’est donc avec joie que nous célébrons cette fête, nous réjouissant du don merveilleux qui nous est fait : celui de vivre de la vie de Dieu ; et priant pour le pape dans sa mission de veiller à l’unité de l’Église.

Alban Jacquemin


Dimanche 08 novembre 2020

Evangile selon St Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri :‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’ Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : ‘Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.’ Les prévoyantes leur répondirent : ‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’ Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.  Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : ‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’  Il leur répondit : ‘Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.’     Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Commentaire de Matthieu 25, 1-13 par le Père Gilbert Marijsse

Est-ce que nos lampes sont allumées ?

Choquant, non ? Les prévoyantes de la parabole refusent de partager leur huile et les insouciantes finissent par se trouver devant une porte fermée… Où est la charité chrétienne ?

Justement, une parabole est toujours là pour choquer, surprendre… pour découvrir quelque chose au-delà de l’immédiateté des mots. La lampe signifie forcément chacun de nous, appelé à VIVRE. Et personne ne peut vivre à notre place… ce qui est vrai en tout temps, l’est d’une manière particulière en ce temps de reconfinement !

La lourdeur de l’ambiance actuelle, avec ses crises et horreurs, peut nous tenter à nous ‘endormir’, à nous laisser submerger par la morosité, voire la déprime… Comment ‘vivre vraiment’ et être des ‘lampes allumées’ malgré tout ?

Je repense à ce que disait Samuel Le Bihan, papa d’une fille autiste : « c’est en faisant quelque chose pour les autres que le meilleur de nous-mêmes jaillit ! ». Penser aux soignants, à tous ceux qui travaillent pour nous au quotidien et qui assurent tout ce que nous avons pour manger, nous chauffer, nous protéger… bref toute cette chaîne immense de services. Se donner chaque jour un objectif : commencer ma journée en disant merci pour mille choses, prendre des nouvelles, se soucier du voisin, prier, encourager… Être une lampe allumée peut réveiller des lampes éteintes pour qu’elles brillent à leur tour.

Gilbert Marijsse


Samedi 07 novembre 2020,

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :« Moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

Méditation de Luc 16, 9-14 par le diacre Renaud de Marin

Jésus, nous surprendra toujours ! Après la parabole de l’intendant malhonnête, dont il souligne l’ingéniosité à se sortir d’un mauvais pas, une lecture un peu rapide de ce passage d’Évangile pourrait nous mener à penser que Jésus nous conseille maintenant de nous faire des amis avec le “Mamon de l’injustice” autrement dit, en terme contemporain, l’argent sale. De surcroit il nous prédit que quand cet argent aura disparu, ce sont ces mêmes amis qui nous accueilleront Là-Haut. Sachant que Jésus ne peut que nous proposer le Bien, à quoi nous invite-t-il malgré ses paroles ? Ne perdons pas de vue qu’il s’adresse à des pharisiens, et quelquefois aussi un peu à nous aujourd’hui, qui ont transformé l’argent en idole au lieu de le garder comme un moyen relationnel, un vecteur d’échange. Dieu nous a donné ce que nous avons non pour le thésauriser égoïstement mais pour le partager, l’échanger avec les autres. Si nous choisissons de dépenser cet argent pour acquérir les biens de ce monde, alors nous aurons acheté des biens qui passent avec le temps et ne nous procurerons rien à la fin. Si au contraire nous avons acheté des biens pour en faire profiter ceux qui sont dans le besoin, cet argent n’est plus idole mais moyen charitable, donc Amour.  Ainsi ce même argent qui peut nous permettre d’acheter le monde et voué à sa perte, peut nous acheter l’Eternité céleste si nous en faisons bon usage. Le choix nous appartient : ceux que nous aurons aidé, nous auront gagné le Ciel.

Renaud de Marin, diacre.


Vendredi 6 novembre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait aux disciples :« Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens. Il le convoqua et lui dit :“Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion,
car tu ne peux plus être mon gérant.” Le gérant se dit en lui-même :“Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.”
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier :
“Combien dois-tu à mon maître ?” Il répondit : “Cent barils d’huile. » Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.”  Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris 80.” Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »

Commentaire de Luc 16, 1-8 par le père Christophe Disdier-Chave

Jésus  ferait-il en ce jour l’éloge de la malhonnêteté? Evidemment, non ! Jésus, ne loue pas la malhonnêteté de ce gérant mais son habileté. Habileté à se faire des amis.  Nos biens matériels, mais aussi toutes nos qualités humaines et spirituelles, Jésus nous appelle à les utiliser avec habilité, avec ingéniosité ! Pour quoi ? Pour être ce que nous devons être, des êtres de communion, des êtres de don ! Ce que tu as, ce que tu es, nous dit Jésus, utilise-le pour le bien des autres ! Ce que nous sommes, ce que nous possédons, cela nous est confié pour rendre autrui heureux. Dans tous nos rapports humains, déjà au plus proche, nous sommes appelés à passer d’une économie (de rapports) d’injustice et de domination à une économie (de rapports) du don, où les biens et les personnes retrouvent leur vraie place au service de la communion entre tous. Que vais-je faire, se demande le gérant de l’Evangile ? C’est une question à nous poser chaque matin. Que vais-je faire de ce jour nouveau qui m’est donné pour partager ce que j’ai et ce que je suis ?  Demandons au Seigneur d’avoir l’habileté d’agir en fils de la lumière en nous donnant un cœur bon et compatissant, à son image.

Père Christophe Disdier-Chave

———————————————————————————————————————————————————–
Jeudi 5 novembre 2020
Méditation sur l’Évangile de Père Charles HONORE

Lc 15, 1-10

La miséricorde de Dieu est infinie. Et son amour est immense. il n’a pas de plus grand désir que tous soient rassemblés auprès de lui pour vivre de son amour. c’est pourquoi il se met à la recherche de la brebis perdue. Il n’a de cesse que de vouloir propager Sa miséricorde et son amour infini. Pour nous , qui sommes sans doute les justes de cette parabole , ce débordement d’amour peut apparaître inéquitable car nous avons déjà tout donné, nous avons servi et aimé le Seigneur. nous pourrions ne pas comprendre pourquoi il va chercher aussi la brebis perdue, l’ouvrier de la dernière heure, le publicain , le pécheur . ce qui nous ai demandé aujourd’hui, c’est d’avoir au cœur les mêmes sentiments que Dieu lui-même , le même désir, le même amour. Ainsi nous pourrons témoigner autour de nous de cet amour infini du Seigneur, susciter parmi ceux qui sont si loin l’envie d’une rencontre avec le Christ, le désir de vivre dans l’amour. Participants à la joie des anges de Dieu pour le pécheur qui se convertit , notre joie, notre espérance seront un signe pour ce monde qui cherche sa voie et qui a soif de la lumière et de la vérité.

 


Mercredi 4 novembre 2020
Méditation sur l’Évangile de Mgr JPh Nault

Lc 14, 25-33

« Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut pas être mon disciple. »

La final de l’Évangile d’aujourd’hui ne peut nous laisser indifférent… tout spécialement en ce temps de confinement. Le Seigneur nous veut-il sans aucuns biens ? La radicalité totale est-elle source d’épanouissement ? N’est-ce pas excessif ?
Autant de questions qui peut-être peuvent jaillir !

Le Seigneur, dans ce passage d’Évangile m’invite à choisir Dieu de façon ferme et fidèle, en mesurant les priorités de ma vie : “Que votre Oui soit Oui”, ! nous disait-il.
Je n’opte pas pour Dieu pour le suivre comme disciple-missionnaire, comme je prendrai une option “au cas où…” ou comme une “assurance en cas de pépin”. Je le choisis librement, avec joie et confiance, mais en orientant ainsi ma vie et en fixant alors les priorités qui la régisse.
Oui, le Seigneur sera là chaque jour ; Oui, Il me conduit, me garde et me porte ; Oui, Il est mon Sauveur… mais cela demande le désir clair de le suivre.
Ce n’est pas la théorie du “et ceci et cela en même temps”, mais un vrai choix pour Dieu ! Un choix exigeant car l’Amour est exigeant. Un choix qui engage, oriente et entraine…
La question sous-jacente que je dois alors me poser (et le confinement est un bon temps pour cela) est : “Qui est vraiment Dieu pour moi aujourd’hui ?” Qu’est-ce que le fait de croire en Lui, change dans ma vie ? Quelle et ma Foi ?
La confiance est liée à la Foi. En croyant et en choisissant de suivre Jésus, je lui ouvre mon cœur et je laisse le désir de le rencontrer grandir et s’épanouir. Le pas de la Foi est parfois difficile, mais l’expérience chrétienne de la rencontre personnelle avec Jésus, nous montre qu’il est libérateur et source de joie et de paix. Mon “Oui” n’est finalement qu’un acquiescement à l’invitation de Jésus ; ce n’est pas un exploit ou une œuvre héroïque, c’est la réponse aimante et confiante à une invitation : “Viens et suis-moi”.
En ce 4 novembre, fête de Saint Charles Borromée, patron des évêques, prions pour nos évêques ; qu’ils soient fidèles à leur vocation, et nous aident toujours plus à choisir le Christ pour le suivre avec joie.

Back to top